Quelle corvée parfois d’avoir à écrire pour inciter où pour encenser, notamment quand il s’agit de films comme ce "Slumdog Millionnaire". Il y a toujours le refuge de ces formules toutes faites, des superlatifs élégants, ou bien des analyses techniques parfois bien commodes, mais on se prend vite à évider l’œuvre pourtant tant aimée. Et malgré tout, il est si difficile de ne pas crier sur tous les toits du monde ce que ce film nous a fait ressentir. Oui, c’est vrai, le talent de Danny Boyle à donner du rythme à ses histoires joue pour beaucoup ; la forme atypique et surprenante aussi. On pourrait souligner ce talent à toujours fouiller dans la misère sans sombrer dans le pathos ; à voir l’étincelle là où tous ne verraient qu’une grande fourmilière déshumanisante. On pourrait juger chaque cadre, la pertinence du montage, de l’écriture ou bien même encore de la partition du très renommé A.R. Rahman… Oui, comme toutes les pierres précieuses il a sûrement ses imperfections ce "Slumdog", mais il a ce que chaque cinéphile attend en arpentant les salles ; ce souffle, cette envie, cette émotion. Voila ce qu’est le cinéma qui nous fait vibrer. Voila le film entier et total que méritait Danny Boyle. Le réalisateur écossais a enfin sa pépite, et 2009 a peut-être – déjà – aux premiers jours de janvier, trouvé son joyau.