Smile 2, suite directe du succès surprise de 2022, tente de capitaliser sur les peurs primaires et l’atmosphère pesante de son prédécesseur. Malheureusement, malgré quelques moments efficaces, en témoigne les quelques sursauts de ma salle, il peine à retrouver la fraîcheur et l’impact émotionnel du premier volet.
Le film brille par sa mise en scène soignée et ses visuels démontrant une certaine envie de bien faire et de se démarquer des vulgaires jumpscare Movie, bas du front et paresseux ne cherchant absolument pas une quelconque composition d'image, une direction d'acteur acceptable avec un son trop fort et saturé. Cela dit, je note qu'il semble avoir bien plus de budget dans cet opus, ce qui donc atténue un peu le côté roots du premier.
Les séquences horrifiques, bien qu’attendues, sont plus ou moins efficaces en fonction de votre sensibilité même si je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dedans. Il faut dire aussi que j'ai été passablement agacé par une salle agitée surtout dans ma rangée où c'était à la limite d'un salon de thé (j'aurais pensé qu'un 22h en VOST m'aurait et quelques semaines après la sortie m'aurait évité d'être avec ce genre d'énergumènes, pari raté). Cela dit je suis bien surpris de l'interdiction -16 ans qu'a choppé le métrage, car bon, c'est pas vraiment décadent ou terrifiant (bon après j'ai vu The Substance comme dernier film récemment, peut-être que mon jugement est altéré^^)
L’actrice principale, Naomi Scott que je n'avais plus vu depuis Aladdin et Charlie 's Angel de 2019, livre une performance solide, rendant crédibles ses descentes dans la paranoïa.
Le concept du "sourire maudit" reste intriguant, et certaines scènes exploitent bien cette idée, avec des personnages secondaires terrifiants et des twists psychologiques bien amenés sans réussir le tour de force du premier opus bien plus emballant car le public à contrario de l'héroïne sait déjà ce qu'il se passe et il n'y a pas cette effet de découverte et d'enquête.
Si techniquement, et vis à vis du jeu de casting, en particulier Naomi, c'est plutôt bon, c'est in fine le scénario qui semble déjà semble être le point faible du métrage. Dès ce deuxième opus, j'ai l'impression qu'il y a déjà une sorte d'essoufflement ou une absence de je ne sais quoi qui a fait que je n'ai pas pleinement adhéré à la proposition artistique.
A sa façon, le film se repose aussi trop sur le succès du premier, sans vraiment apporter de nouveaux enjeux ou approfondir l’univers qu’il avait commencé à construire. Les motivations de la "malédiction" sont à peine explorées, laissant un goût d’inachevé (bon vous me direz vu la fin SPOILER comme le film TRUTH OR DARE de 2018, ils se laissent une méga porte de sortie FIN SPOILER).
Après cela reste quand même le haut du panier question film d'horreur, qui est d'ailleurs plus psychologique tout en étant une satire du monde superficiel, déshumanisant et hypocrite du showbiz, d'ailleurs cela me fait énormément penser à The Substance au fur et à mesure que j'écris ses mots, ceci explique peut-être cela.
En résumé :
Smile 2 n’est pas un mauvais film, mais il manque d’audace. Il plaira aux amateurs de frissons rapides et aux fans du premier opus, mais il ne marquera pas les esprits comme une œuvre incontournable du genre. Avec un peu plus de prise de risque et un scénario mieux travaillé, il aurait pu transformer son sourire inquiétant en un cri mémorable.
Note : 6/10
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