La scène d'introduction donne le ton : un plan-séquence dantesque de treize minutes, où l'on démarre de l'extérieur du Palais des sports d'Atlantic City pour aller jusqu'à la scène du ring, le tout en faisant connaissance avec tous les personnages clés du récit. Heureusement, ce coup de génie va perdurer et Maître De Palma nous offrir une nouvelle leçon de mise en scène, le tout soutenu par un scénario habile et très futé. Qu'il est rare aujourd'hui de voir un réalisateur nous interroger de façon aussi intelligente sur l'image, ce qu'elle cache, exprime. Ici, cette image peut d'ailleurs être aussi trompeuse que révélatrice, comme le démontrera l'évolution de l'intrigue, soutenue par une série de flash-backs plus magistralement conçus et construits les uns que les autres.


C'est que le grand Brian sait aussi mettre sa maestria visuelle et technique au service d'une histoire nous tenant en haleine de bout en bout, les morceaux de bravoure et les plans prodigieux se multipliant à une allure impressionnante. On pourra toujours trouver des défauts à « Snake Eyes » : excessif, radical... Toujours est-il qu'un spectacle aussi ébouriffant, bouillonnant, majestueux, brillantissime, moi j'en veux tous les jours, surtout avec un Nicolas Cage dantesque et inoubliable, dont on avait presque oublié à quel point il pouvait être parfois immense. Bref, du grand cinéma, trépidant et soufflant : décidément, je ne pourrais jamais crier assez fort mon amour pour celui qui est assurément l'un des plus grands réalisateurs de l'Histoire du cinéma. Chapeau bas.

Créée

le 13 avr. 2018

Critique lue 262 fois

3 j'aime

Caine78

Écrit par

Critique lue 262 fois

3

D'autres avis sur Snake Eyes

Snake Eyes
Docteur_Jivago
7

Faux-semblants

La séquence d'ouverture de Snake Eyes donne déjà le ton, Brian De Palma veut en mettre plein la vue et met en scène une folle entrée dans un Palais des Sports, filmée en plan séquence, avec une...

le 21 janv. 2021

32 j'aime

3

Snake Eyes
Velvetman
7

Amérique sous images

Avec Snake Eyes, Brian De Palma affiche sa virtuosité visuelle sur tous les pores de son œuvre. Virtuosité tellement grandiloquente, qu’elle prend le pouls de son récit. Missile sur l’image...

le 9 juin 2018

30 j'aime

1

Snake Eyes
Ugly
7

Un ballet de corruption et de trahison

Le brillant réalisateur de Mission impossible parvient à sublimer un scénario conventionnel en forme de puzzle par une mise en scène virtuose et inventive, dont on retient le long plan-séquence...

Par

le 15 nov. 2018

28 j'aime

6

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

23 j'aime