Snake Eyes par Jonas_Choice

Snake Eyes est un film très sympathique, surtout pour sa mise en image brillante, rien d’étonnant quand on sait que De Palma est derrière la caméra.

Car si on retient bien une chose de snake eyes, c’est sa réalisation : le film s’ouvre sur un plan séquence dantesque d’une quinzaine de minutes qui nous promet monts et merveille, résumant et installant à lui seul toute l’intrigue du film. Et par la suite, De Palma n’est pas avare d’idées géniales de mises en scènes (ses habituels split-screens, un plan de coupe de chambres d’hôtels vues du haut etc). La réalisation sait s’adapter au récit. Par moment effrénée et grandiloquente, qui nous donnerait presque l’impression que tout le film est en plan-séquence, elle sait aussi se suspendre, avec des mouvements lents et pesant, au sein de ce décor confiné. C’est ce contraste, qui crée cette ambiance paranoïaque si réussie. À ce dessein, l’utilisation des écrans, est également brillante. Ceux-ci fonctionnent quasiment comme des personnages, omniscients, aussi fiables que trompeurs.

Dommage que le scénario ne suive pas. La première partie fonctionne, car la mise en place ambitieuse régale le spectateur, qui quant à lui est baladé par la mise en scène, et par ce scénario complotiste. Mais une fois le twist de milieu de film dépassé, on se retrouve devant un thriller conspirationniste tout ce qu’il y’a de plus banal et sans surprise, classique jusque dans l’épilogue cliché et inutile. En dépit de cette enrobage de film noir séduisant, à base de personnage féminin mystérieux, de corruption, et de double-jeu, qui ne sont là que pour faire illusion.

On retient surtout l’excellent personnage de Rick Santoro, un flic ripoux, tout de même animé par un désir de justice, et son interprétation magique par un Nicolas Cage survitaminé.

« Snake eyes » aurait pu être un grand film dans la filmographie de De Palma, si l’écriture était au niveau de son ambition. On en retient tout de même un divertissement de très bonne facture, réalisé avec brio.