Cinquième film du Coréen Bong Joon-ho, remarqué notamment pour The Host, Snowpiercer est né d’un presque hasard : fan de BD, le réalisateur tombe sur un album français dans une librairie de Séoul. Il s’agit du Transperceneige, un petit bijou de science-fiction, de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette. Il se promet alors de l’adapter au cinéma...


Presque dix ans plus tard, le résultat arrive sur les écrans. Et il est à couper le souffle. Parfois violente, d’une esthétique très inspirée avec d’incroyables décors, des effets spéciaux réussis, cette fable futuriste, écologique et sociale tient le spectateur en haleine de bout en bout. On se sent embarqué dans ce huis clos suffocant. On suit étape par étape, wagon par wagon, la progression de cette révolution en marche jusqu'à un final glaçant...



Attention, niveau de spoil extrêmement élevé !!!



Au premier abord, c’est la lutte des classes qui semble être le sujet du film. On peut voir une certaine critique du capitalisme ou une minorité tire profit des richesses du monde (le train) aux dépends de la majorité (les gens entassés à l’arrière du train). La mise en place d’une révolution, d’une rébellion, sont des évènements classiques d’une lutte des classes et un moyen de montrer la cruauté humaine et les inégalités. Puis on remarque que la tyrannie, ici mise en place par Witford, fait immédiatement référence à la dynastie Kim en Corée du Nord. Pas étonnant que le film se finisse donc de cette manière...


En ce qui me concerne, la séquence final n'est pas un symbole d'espoir : c'est une scène contemplative. Le seul sentiment qu'elle transporte se tiens en une phrase : " tout ça pour quoi ? " Qu'a provoquée cette révolution en fin de compte ? La fin d'un système : Le train a déraillé, l'humanité est morte de ses propres conflits, et les deux seuls survivants assistent à la déchéance de leur espèce et contemple le monde, tournant le dos à l'humanité agonisante derrière eux (les restes du train). Le dernier plan désignant un ours polaire (et non un être humain) nous le prouve bien : l'humanité est finie, l'ère animale est de retour...


Le message de Bong Joon-ho est clair : le film est une production Coréenne et la Corée est partagée : Nord et Sud. Snowpiercer est bien entendu Sudiste, antipode absolue de son voisin communiste du Nord. Alors que les deux pays s'affronte depuis des décennies, voir un film Sud-Coréen défendre le système traditionnel en tant qu'unique moyen de survie et pointer du doigt la révolution prolétarienne comme une folie qui entraînera la perte du pays n'est pas étonnant !!!

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le 18 oct. 2016

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Yoann_Carré

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