Au début des années 60, en rupture familiale, la jeune Jeanine Deckers décide de s'enfermer dans un couvent. Est-elle seulement profondément croyante? Le réalisateur nous présente une novice trop indocile, trop énergique, trop moderne aussi, et telle que l'interprète Cécile de France, on se dit que que la jeune femme fait fausse route. Sous le nom de soeur Sourire, elle compose la chanson "Dominique, nique, nique" ...
Soeur Sourire n'a rien d'une bigote (vraiment rien!) . L'étonnante destinée de Jeannine, dont le réalisateur éludera pudiquement et avec tact
la fin dramatique,
trouve dans cette bio inattendue l'intelligence d'être tonique, comme l'héroïne, et éloignée au possible de la bondieuserie compassée que je craignais à la lecture du sujet.
Cécile de France rayonne et crève l'écran dans un emploi tout en vitalité, dans un personnage multiple par son ambivalence et sa "carrière" peu ordinaire, surprenant quand soeur Sourire, redevenant Jeanine, prétend faire des tours de chant, elle qui a détrôné des hits-parade, apprend-on, les Beatles et Elvis. La comédienne, au-delà des qualités de la réalisation, de la reconstitution convaincante, dans des couleurs passées, des années 60, donne une vraie épaisseur à un personnage que j'imaginais au mieux "pittoresque.