S'il reprend beaucoup de thèmes chers au western classique, l'approche, les dialogues penchent plus vers le « spaghetti ». En fait, ce qui offre sa singularité à ce « Soleil rouge » sans grande subtilité mais assez divertissant, c'est clairement l'introduction d'un élément « étranger » dans un univers profondément américain, en l'occurrence ce samouraï incarné par le charismatique Toshirô Mifune. Rien d'extraordinaire, notamment dans l'opposition entre ce dernier et Charles Bronson, mais j'avoue avoir été agréablement surpris de voir le scénario ne pas (trop) tomber dans la caricature ou l'humour facile, l'ensemble gardant toujours une certaine tenue, l'écriture des personnages, sans être géniale, là encore, faisant le boulot avec efficacité.
On sent un potentiel partiellement exploité, notamment le rôle interprété par Ursula Andress, intéressant dans son ambivalence mais qui aurait dû l'être encore plus. Enfin, Alain Delon campe un salaud plutôt séduisant, sans doute l'un de ses meilleurs rôles hors de France et bien dans le ton de l'œuvre. À noter, enfin, un final plutôt réussi où Terence Young témoigne d'un professionnalisme évident. Rien de très marquant, mais pour ces quelques singularités doublées de talents devant comme derrière la caméra, « Soleil rouge » peut valoir le coup d'œil.