Dans ce western, l’intérêt du producteur et celui du spectateur sont axés sur la réunion exotique de stars masculines issues de continents éloignés : Charles Bronson, Toshiro Mifune, et Alain Delon.
Les femmes, Ursula Andress et Capucine, ne sont ici que des agréments pour la parade des héros (ce qui, dans les westerns, est moins souvent le cas qu’on ne le croit).
L’attaque du train au début est assez spectaculaire, avec suffisamment de rebondissements pour ne pas être du complet "déjà vu".
Puis la marche dans la cambrousse des deux spoliés, Bronson de son butin et Mifune du sabre de son empereur, présente ce qu’il faut d’insolite pour nous garder éveillés.
Ensuite, les péripéties sont plus laborieuses.
Plus que le contraste d’un samouraï en costume et à pied dans les plaines de l’ouest et d’un pistolero décontracté qui essaye en vain de se débarrasser de ce compagnon d’infortune mais finit par s’y attacher, il est interessant de constater que le charisme de certains acteurs n’est pas un vain mot.
Bronson et Mifune sont très à l’aise pour occuper royalement l’écran dans ces paysages là et ils vont très bien ensemble.
Et il doit y avoir une proximité, une équivalence, une ressemblance entre les paysages de l’ouest et ceux de la campagne japonaise pour que Mifune semble presque chez lui dans ce milieu.
Au contraire, Delon, qu’ils pourchassent tous les deux, et qui prend grand plaisir à jouer un méchant très méchant, en costume noir, et si méchant qu’il en paraît moins séduisant, semble un peu déplacé dans ces décors inhabituels pour un européen.