Ce que je retiendrai de "Soylent green", c'est non pas ce que retiennent aujourd'hui les critiques (et qui les arrange bien) - à savoir que le film est une charge contre l'épuisement des ressources et un manifeste écologique (ce que j'ai à peine perçu), non.
Absolument pas.
Ce que je garde de cette dystopie, c'est la société totalitaire dépeinte : une minuscule caste de nantis jouissant de tout ce dont la plèbe "bidonvillisée" est privée, des appartements louables avec une fille dedans (appelée "furniture" soit "meuble"), la fourmilière humaine et crasseuse gavée de biscuits infâmes constitués de ses propres restes et les pelleteuses qui emportent les manifestants (voir les nouveaux blindés de la gendarmerie française, on n'est pas loin !)
Question : qui pilote ce monde-ci ?
Une multinationale vorace.
Suivez mon regard, toute ressemblance etc.
Je retiens aussi les larmes d'extase du vieil homme devant un morceau de bœuf et une pomme ("Once, food was food!"), denrées dont les humains n'ont alors pas même le souvenir, puis ce lieu qu'il rejoint à la fin - "Home" - qui a tout l'air d'une sorte de "maison de l'euthanasie" où vous pouvez choisir la dernière musique et le dernier breuvage qui vous accompagnera avant le grand saut (qu'on vous invite clairement à faire, encore le fameux thème de la dépopulation).
Je retiens aussi l'émotion qui saisit les personnage à la vue des paysages projetés dans l'écran du "Foyer" - soleil couchant, rivières, animaux- en dit long sur ce qui est véritablement vital à l'être humain et dont on cherchera à l'éloigner toujours davantage.
Si ça c'est l'avenir, bah écoutez :
courage à tous.