Un solide classique de la science-fiction des années 70, sombre et pessimiste, ancré dans les préoccupations de l'époque, tout en contenant une visée avant-gardiste.
Le roman original ("Make room! Make room!") publié en 1966 était surtout centré sur la problématique de la surpopulation, et Richard Fleischer lui adjoint dans "Soleynt Green" celle de la pollution de l'environnement, entraînant la disparition progressive des ressources naturelles, désormais réservée à une élite dirigeante.
La description de cette société à venir fait froid dans le dos tant elle semble crédible, en dépit de l'aspect kitsch de certains éléments du décor et des costumes, seventies oblige.
L'univers imaginé par Fleischer est particulièrement riche, visuellement et thématiquement, puisque le film embrasse des problématiques sociétales aussi variées que la démographie, l'écologie, le chômage, la place de la femme, l'existence d'une milice, l'euthanasie...
D'ailleurs ce dernier thème accouche d'une séquence bouleversante, dans laquelle le personnage d'Edward G Robinson se donne la mort, alors même que l'acteur, très malade, se savait lui-même condamné lorsqu'il joue cette scène...
Quant à la scène finale, elle aborde carrément la question de l'anthropophagie, ce qui clôt le film sur une note effroyablement inquiétante.