Loin d'être très excité par le projet, j'étais un minimum curieux. Malgré les (gros) soucis de production et les nombreuses modifications du scénario, la présence du vétéran Ron Howard (ayant remplacé Phil Lord et Chris Miller) me rassurait un peu. Et en définitive, ba ni réussite ni catastrophe : un divertissement convenable visuellement très réussi, nettement plus convenu sur le fond. Car il faut le reconnaître : la photo est d'une pureté assez incroyable, l'univers de la saga étant globalement respecté, sans audace aucune, certes, mais respecté. L'équilibre entre action et personnages est correcte, le récit gardant une certaine cohérence jusqu'au bout. Maintenant, narrer la jeunesse d'Han Solo avec tout ce que cela implique était-il vraiment nécessaire ? J'en doute très fortement. Comme l'écrivait très justement un ami sur SensCritique, ce qui était justement intéressant avec ce héros, c'est qu'il restait mystérieux à bien des égards, qu'on ne savait finalement pas grand-chose de lui.
Retirer quasiment toute interrogation le concernant, c'est vraiment discutable, d'autant que certains aspects (sa rencontre avec Chewbacca, notamment) n'ont rien de réellement originaux. Cela manque de saveur, d'émotion : une belle machine tournant légèrement à vide, Alden Ehrenreich se montrant en grande difficulté pour reprendre le flambeau du mythique Harrison Ford, certains seconds rôles compensant toutefois un peu, notamment Woody Harrelson, la jolie surprise venant également d'Emilia Clarke, se fondant avec beaucoup d'aisance et de charisme dans l'univers intergalactique. Paul Bettany est quant à lui un méchant convenable, à défaut d'être marquant. Après, c'est « Star Wars » : c'est un minimum sympa de renouer avec les origines du mythe, quitte à affaiblir certains aspects du mythe originel. De toute façon, il faut vraiment que je me fasse à l'idée que l'époque bénie de la saga est terminée depuis longtemps et ne reviendra (très) probablement plus jamais : cet épisode convenable mais presque anecdotique devrait m'y aider.