Sonatine - Mélodie mortelle par PachaPitou

Toujours dur de ne pas être boulversé après un tel chef d’œuvre, même au bout de la troisième fois. Kitano a créé sur le début de sa carrière des chefs d’œuvres de poétisme, qu’il n’étendra pas par la suite. 

Ce sont des sensations tellement précises, des retranscriptions d’élément réelles qui s’encrent parfaitement chez le spectateur doublé d’une performance de Kitano tellement pur. Tous les acteurs sont à un point affiné du jeu de modèle qui est parfait, juste parfait. Ce jeu alimente tout le réel et donne cette particularité si propre à Kitano.

 Une œuvre calme, qui ne s’aventure pas vers la musique trop personnifiée, le film laisse à voir ce que l’on désire. Hisaishi ne s’implante pas trop et c’est parfait. Encore un élément de rupture avec les Kitano de la suite. Ce dernier au travers d’image picturale laisse entrer la vie par des plans larges qui dégagent une prose, sans en rajouter, sans retouché, par une formule qui laisse convaincre et persuader de la véracité des images. Ces images qui rappellent tout de même qu’on est aussi face à un grand film de mafia, malgré tout. Tout cela est saupoudré, comme à l’habitude de Kitano, d’un humour qui glisse et qui fait éclore comme à son habitude la faculté à créer des bandes, des groupes d’affections même si cela n’est pas démontré. Cela n’est pas démontré et cela renforce la compétence de l’image chez Kitano, qui fait entendre au spectateur les relations humaines se tissées. C’était de la même tendance avec Jugatsu et bien ici l’opération est encore mieux exécutée. 

Alors oui malgré tout, parfois le film s’enferme dans du didactisme et de l’explication, mais comment reprocher à Kitano cela, au vu du parti prix d’un côté sobre durant l’œuvre, comme je l’ai énoncé précédemment. La seconde partie de l’œuvre est d’autant plus marqué par cette aspect de sobriété/pureté et c’est pour cela que pendant 20-25 minutes bien précise durant le film, un bonheur intense et continu se dégage et s’est imprégné en moi. 

Kitano arrive à aboutir d’un chef d’œuvre et cela se définit simplement par la première partie de son œuvre qui est de très bon goût et que je recommande avec passion.