Avec ce troisième opus, Sonic orchestre la dérive d’un mythe vidéoludique vers le cinéma du trop-plein, où le bruit et les effets numériques semblent avoir pris le pas sur la richesse d'un scénario pensé. Si le hérisson bleu reste fidèle à la tonalité des deux long-métrages précédents, le film s’enlise, néanmoins, dans une course effrénée au spectaculaire, sacrifiant au passage ce qui auraient pu faire de cette odyssée autre chose qu’un simple artefact de fan-service.
L’intrigue, éclatée en une myriade d’arcs superposés, croule sous le poids de ses ambitions. La galerie de personnages, surchargée et souvent caricaturale, peine à trouver une résonance authentique. Les figures secondaires, alliés et antagonistes confondus, se dissolvent dans un flot d’excès visuels, reléguant les héros eux-mêmes à des figures décoratives dans leur propre récit.
Ici, les scènes se succèdent sans jamais trouver une harmonie. Les transitions abruptes laissent le spectateur désorienté, incapable de s’investir pleinement dans les enjeux. Chaque tentative d’émotion se voit balayée par un montage précipité, où les ellipses trahissent un récit au bord de la dislocation.
Sonic 3, malgré son potentiel hérité d’une saga culte, illustre les dangers d’une industrialisation du cinéma qui privilégie le clinquant au sincère. La nostalgie devient ici un vernis, dissimulant mal le vide d’une œuvre qui confond accumulation et richesse. Une symphonie trop bruyante pour laisser entendre le battement du cœur de son héros.