Pensé comme un pendant féminin des Infidèles du duo Djuardin/Lellouche, Sous les jupes des filles se veut une comédie sur les femmes, par des femmes. Soit, l'idée n'est pas mauvaise, il y a des équivalents outre-Atlantique comme Sex & the city, Girls ou Mes meilleures amies.
Mais, 1h51 plus tard, je peux dire que c'est un film que je hais du plus profond de mon être ; on n'a pas le droit de montrer les femmes comme ça.
Mais comment sont-elles montrées ? Soit 11 femmes qui sont soit des salopes, des chaudes, des frigides, des pré-ménopausées, des infidèles, des allergiques, des pétomanes... bref, ça tourne beaucoup autour du cul. On n'entend que ça... déjà par cette sublime intro où on voit que l'histoire va être sur 28 jours, donc le début d'un cycle menstruel pour le personnage que joue Audrey Dana, et qui va avoir de grosses envies sexuelles.Chacune de ces 11 femmes est reliée par des liens professionnels ou personnels, avec au choix ; une mère de quatre enfants qui va succomber à une folle passion avec une babysitter, une avocate qui a des problèmes gastriques, une hypocondriaque qui a apprend qu'elle a un cancer du sein, une pré-ménopausée qui nie son âge, une femme trompée, une autre aussi, et ainsi de suite, jusqu'à former une boucle qui les lie toutes.
L'excuse que ce soit réalisé, écrit ET joué par des femmes ne doit pas excuser la vulgarité du propos, où les dialogues se résument à bite, chatte, règles, pet, queue, et d'autres superbes mots du même acabit. Mais surtout, de résumer les femmes à des hystériques du cul me scandalise ; je suis dans un milieu professionnel à 95% féminin, et si parler sexe est courant, il est aussi question d'amour, d'enfants, de carrières professionnelles, ce que le film n'évoque pas une seconde. Là, pour paraphraser Les guignols, c'est du cul, du cul, du cul. Sans oublier des histoires complètement mises de côté comme Sylvie Testud qui apprend qu'elle a un cancer du sein, les filles d'Isabelle Adjani qui découvrent les garçons....
Dans le fait que ce soit un film choral, on pense aussi à Claude Lelouch, qui avait révélé Audrey Dana au grand public, mais il n'y a pas le souffle, ni les beaux sentiments qu'on connait du réalisateur. Ici, c'est filmé platement, avec une lumière tout simplement dégueulasse, et des actrices qui sont à 90 % nulles et en roue libre. Il suffit de voir Isabelle Adjani en train de hurler pour se rendre compte du désastre qu'elle est devenue.
Si la vulgarité est dans les propos très crus, elle l'est assez peu à l'image, où les femmes font l'amour habillées, et seul un homme, en l'occurrence Alex Lutz, est filmé en nu intégral. C'est à saluer.
C'est bien la seule chose que je sauverais du film, car traiter les femmes ainsi est tout simplement inacceptable. Son gros succès me consterne d'autant plus...