Mon indulgence pour les enquêtes journalistiques et les castings hollywoodiens me perdra.
Il semble évident que "The company you keep" n'est pas un grand film, il suffit de voir son dénouement niais et politiquement correct pour le comprendre.
Les invraisemblances et les maladresses sont légion dans ce dernier film à date de Robert Redford, un réalisateur qui aura rarement brillé dans ce rôle.
Pourtant j'ai marché : j'ai passé un bon petit moment devant mon film du dimanche soir, nettement plus intéressant que la moyenne du genre, grâce à son arrière-plan politico-historique autour des Weathermen (ce collectif de la gauche radicale, responsable notamment de plusieurs attentats afin de s'opposer à la guerre du Viet-Nam et à l'impérialisme gouvernemental), certes peu exploité, et à sa réflexion sur les notions d'engagement et de lutte radicale, certes peu approfondie.
La première partie du film est d'ailleurs très réussie, avec sa jolie photo, son score signé Cliff Martinez, et sa distribution à faire pâlir de jalousie n'importe quel directeur de casting... des années 70! Autour d'un Shia LaBeouf moins agaçant que d'habitude en petit journaliste ambitieux, et de Robert Redford himself en jeune père de famille (lol) au passé mystérieux, on retrouve une galerie de seconds rôles incroyable : Susan Sarandon, Nick Nolte, Anna Kendrick, Terrence Howard, Stanley Tucci, Chris Cooper, Sam Elliott, Julie Christie, Brendan Gleeson, Richard Jenkins, Brit Marling... Avec un temps de présence à l'écran limité, ces monstres sacrés parviennent tous à donner corps à leur personnage.
Il est vrai que cette forte présence du troisième âge impacte la mise en scène académique de Redford, dénuée de punch et de scènes marquantes. "The company you keep" n'est pas le thriller nerveux qu'on aurait pu espérer, clairement. Et sa seconde moitié n'est pas à la hauteur de la première, plombée par les maladresses et les grosses ficelles (dont un twist familial très mélo qui ne s'imposait pas).
N'empêche que j'ai passé un bon moment...