Le grand mérite du cinquième long-métrage de Michel Gondry est d'avoir "inventé" et popularisé le concept de film suédé : la parodie fauchée d'une œuvre reconnue, plus ou moins fidèle à l'original, se limitant en principe à quelques scènes-clés.
C'est la solution trouvée par les deux compères allumés de "Be kind, rewind" (2007) pour reconstituer le stock de leur vidéoclub, lorsque toutes les VHS sont détruites accidentellement.
Avec des moyens dérisoires et quelques figures locales en guise de comédiens amateurs, Jack Black et Mos Def réalisent la version suédée de films tels que "Ghostbusters", "Rush hour", "Robocop", etc... Avant de constater que les clients adorent et en redemandent...
Gondry en profite pour tourner une hallucinante scène de best-of, sous forme de faux plan-séquence, qui restera indéniablement comme le meilleur moment du film.
Autour de ce phénomène de suédage, ne reste qu'une gentille comédie volontairement positive et naïve, où il est question de solidarité entre les membres d'un même vieux quartier menacé de réhabilitation urbaine.
Toutes générations confondues (Danny Glover et Mia Farrow sont aussi au casting), les habitants fraternisent autour d'un film sur Fats Waller, jazzman émérite issu de cet endroit.
Au final, Michel Gondry signe une comédie sympathique mais loin d'être captivante, surtout si l'on n'est pas client des frasques lourdingues de Jack Black.