Au début, j'ai eu du mal. Bruyant, animation déconcertante... Je me suis très vite inquiété. Heureusement, c'était visiblement un choix pour conforter le public visé car l'aventure devient beaucoup plus palpitante par la suite. On se familiarise finalement assez vite avec ce visuel tentant un croisement plutôt audacieux entre comics originels et 3D chatoyante, trouvant un équilibre judicieux pour donner une réelle personnalité au film, que ce soit dans le design des personnages ou la création des effets visuels, parfois complètement fous, notamment au niveau des scènes d'action.
Une réelle audace, également : celle de sortir des schémas classiques pour proposer une histoire bien différente, à base de faille spatio-temporelle ouvrant notre monde à d'autres Spider-Man, évidemment très différents de Peter Parker, que l'on
ose ici tuer (surprise garantie, du moins pour ceux n'ayant pas lu les bandes-dessinées).
Cela permet de renouveler notre approche du héros et de son univers en général, le ton souvent décontracté, plein d'humour (certains passages sont hilarants) permettant de passer un bon moment, le rythme très soutenu et la présence de quelques « vilains » cultes (Wilson Fisk, Docteur Octopus en premier lieu) bien intégrés confirmant cette impression.
Pourtant, je n'arrive pas à être totalement emballé. Peut-être parce que malgré tout, le discours reste assez convenu, même si tourné d'une façon assez touchante, avec de jolis moments. Quelques explications n'auraient pas été de trop, parfois
(l'oncle Aaron passé du côté obscur : pourquoi, comment ?).
À force de vouloir se la jouer « cool », « Spider-Man : New Generation » manque un peu d'ampleur dramatique, du moins de temps à autre. Mais ce qui reste le gros point noir pour moi, c'est la musique.
Alors OK, ce n'est pas omniprésent non plus, mais ce rap dégueulasse qu'on nous balance régulièrement, c'est vraiment pénible. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est dans les BD, ça !! Franchement, c'est trop demander d'avoir une bande-originale juste convenable ? On est vraiment obligé de subir cette daube pour le plaisir d'un certain public ? Au passage, il n'y a pas une note de rap dans la trilogie de Sam Raimi ni dans le diptyque de Marc Webb, et visiblement ça ne dérangeait personne. Je ne dirais pas que ça m'a gâché le spectacle, mais pas loin. D'ailleurs, dès qu'une musique « normale » accompagnait les scènes concernées, j'appréciais nettement plus.
Maintenant, il serait injuste de limiter l'entreprise à ce seul aspect. Le film a beaucoup d'arguments pour lui, capable de réunir les puristes comme les amateurs occasionnels, son rythme très soutenu et ses protagonistes attachants, souvent bien écrits (et excellemment doublés), en faisant un titre appréciable en cette fin d'année assez pauvre. Se faire une toile ? Pourquoi pas. Avec un meilleur goût sonore, c'eût été encore mieux.