Spider-Man, NWH: Gâchis et Nostalgie

148eme film de l'année et découverte du fantasme ultime du fan de l'araignée, quelle ne fut ma déception devant cet immense gâchis!

Spider-Man est démasqué et ne peut désormais plus séparer sa vie normale de ses lourdes responsabilités de super-héros. Quand il demande de l'aide à Doctor Strange, les enjeux deviennent encore plus dangereux, le forçant à découvrir ce qu'être Spider-Man signifie véritablement.

Je l'attendais sans trop y croire et même en ayant peu d'espoir, je suis quand même déçu.

Si l'idée de base, digne des projets les plus fous des doux rêveurs avec l'avènement du multivers, se concrétisait, j'étais toujours calmé dans mes ardeurs par le doute concernant la capacité du réalisateur et aux scénaristes de réussir à gérer un si gros morceau. Cela n'a pas manqué, c'est bien trop gros pour eux et à des années lumières de ce qu'on fait les prédécesseurs.

C'est simple, cela me rappelle ce qu'il s'est passé avec Star Wars 7 sachant qu'en plus J.J. est un meilleur metteur en scène que le Yes Man Jon Watts

Le scénar est claqué au sol malgré un pitch de départ intéressante (les conséquences de la révélation de l'identité de Peter Parker) tant les semblants d'idées sans consistances -comment le multivers arrive, c'est juste une blague- s'entremêlent à un haut niveau avec deux trois pirouettes/Easter eggs fait pour faire frétiller le petit gamin nostalgique qui sommeille en nous, le tout ponctuer par des effets comiques qui ne marchent jamais- j'ai rarement vu un bide pareil en salle- et des scènes d'action alternant entre l'illisible (scène de l'échafaudage) et le très lambda (scène de l'autoroute), bien loin de la dimension épique et/ou émotionnelle auxquels les vieux fans sont habitués avec les précédents opus.

Toute la trame narrative se devine à l'avance, ce qui n'est pas foncièrement un problème en soit si c'est bien fait ce qui n'est pas le cas ici. Celle-ci est construite à la one again bistoufly et l'ensemble de l'intrigue semble si superficiel que cela en n'est que de plus honteux quand je repense à la réussite de Into the spiderverse auquel ce dernier n'arrive même pas à l'ombre de la cheville de ce sommet d'animation et de storytelling.

Le scénario enchaine donc les trous et les facilités scénaristiques même jusqu'à sa fin sans sourciller et en croisant les doigts pour que la nostalgie l'emporte dans le cœur des fans qui ne souhaitent qu'une chose, peut importe l'histoire.

Personnellement je ne peux pas me satisfaire d'un truc fait à la va vite pour quelque chose d'aussi important!

L'action n'est pas terrible et mal filmée, l'intrigue naze remplie de facilité, la mise en scène plate sans créativité ou sens artistique, il reste alors les personnages.

Franchement, le réalisateur ne sait pas les gérer, certaines scènes faisant peine à voir selon moi. Il y a bien trop de monde à l'écran pour que ce dernier arrive à tirer quelque chose qui en vaille la peine.

Je trouve que les arcs de certains personnages sont grandement gâchés par ce film dont les évolutions ne paraissent pas naturelles mais forcées voire grossières tandis que les autres sont parfaitement inutiles ou inintéressantes.

J'ai cependant bien aimé le caméo surprise mais néanmoins attendu d'un personnage que l'on attendait plus

ainsi que les références à des scènes et/ou dialogues connus de l'univers du Tisseur

Le casting fait du mieux qu'il peut avec ce qu'il a et franchement des fois cela fait peur tellement c'est pauvre (les personnages qui blablatent sur les échafaudages, Jon Watts, t'aurais quand même pu faire un effort au niveau des dialogues et même des dialogues dans l'ensemble du métrage) mais je n'ai pas grand chose à leur reprocher, j'ai même un petit satisfecit concernant l'interprétation d'

Au niveau visuel, le bas blesse tant il n'arrive pas à se mettre aux niveaux de ses prédécesseurs, ceux de Disney compris, tant les scènes manquent d'envergure, d'épique et de grandiloquence. C'est simple, c'est de la bouillie numérique lambda bien mal pensée, sans climax, effet wahoo avec une colorimétrie et une photographie générale bien fade.

Le combat final de nuit sur des échafaudages, histoire que tout soit grisâtre sans aucun plan iconique, c'est génial les gars

C'est pour moi le pire des 9 à ce niveau (saga Raimi, Webb, Sony animation et Disney).

Le travail sonore est lambda, générique malgré l'incrustation de thèmes des anciens films mais disons que cela ne fait pas de mal.

Au final, c'est un immense gâchis d'un potentiel incommensurable de la part de Sony qui a eu le malheur de confier ce précieux projet à une équipe artistique qui n'a décidément pas la carrure pour ce genre d'évènement attendu tel le messie par bien des gens, la nostalgie ne faisant pas un film.

Même les retrouvailles sont gâchées par une piteuse mise en scène sublimant l'échec d'un scénario claqué au sol. Mais les lois du box-office et du plus grand nombre sont ce qu'elles sont, nous avons devant nous le champion de cette période si particulière qui ravivera l'âme nostalgique de certains pour le plus grand bonheur de l'enfant sommeillant en eux.

Il reste cependant pour moi, le plaisir de revoir certains scènes, moments marquants de la cinéphilie mais pour moi, Marvel/Disney/Sony viennent de mettre encore un clou sur le cercueil de ma jeunesse.

En espérant que le prochain*Matrix 4* ne soit pas le dernier clou, j'ose espérer un avenir meilleur^^. Cela viendra possiblement de Sony Animation avec Accross the spiderverse Part 1 et *Spider-Gwen.

Je ne me suis pas ennuyé mais je ne cessais de me dire tout le long du récit, tout cela pour çà? Cette réflexion que j'ai eu au passage pour Black Widow.

Bref, passez le fanboyisme que l'on a probablement un peu tous concernant le personnage et la joie de retrouver de vieilles connaissances, je me demande ce qui restera de tout cela hormis la concrétisation d'un rêve gâché par un manque de savoir faire de l'équipe artistique même si malgré tout, c'est surement le seul personnage dont je suivrais toujours les aventures, quelques soient les déceptions passées.

Décidément l'amour est aveugle^^ **

Pour les indulgents sans attentes particulières et les gens aveuglés par la nostalgie.

PS: Les deux scènes post génériques sont cools et importantes dont la seconde qui est une véritable bande annonce.

PS2: Vu la fin, on peut aisément imaginer un recentrage sur l'univers du Tisseur de la part de Sony, libre de commencer un nouveau chapitre de son histoire et ce n'est pas plus mal.