C'est probablement une mauvaise habitude, mais on s'attend toujours à un retournement de situation final dans un film de M. Night Shyamalan. La déception de 'Split' est d'autant plus grande qu'il n'y a ni twist, ni même de dénouement.
L'introduction est plutôt réussi, avec un kidnapping au calme glaçant et la mise en place des concepts nécessaire à la compréhension du récit (la conférence sur Skype du docteur). Malheureusement, dès lors que Dennis annonce la venue d'une nouvelle identité monstrueuse, le récit se met en pilote automatique et ne surprend plus du tout. La Bête arrive (d'ailleurs beaucoup moins impressionnante que ce que l'on imaginait), et 'Split' prend des allures de banal slasher, qui s’achèvera d'ailleurs de manière lamentablement risible.
Comment le réalisateur a-t-il pu manquer de mettre en scène un thriller psychologique alors que le sujet du film orientait si logiquement dans cette direction ? Certes, les flashbacks de Casey sont très réussis et affreusement dérangeants, mais ce n'est jamais vraiment exploité. Au lieu de dialogues plein de tensions entre Casey et les différentes personnalités de Kevin, M. Night Shyamalan a préféré céder à la facilité, ce qui lui permettra de réaliser une suite en cross-over avec 'Unbreakable'.
De fait, le film repose exclusivement sur la performance de l'acteur James McAvoy, chargé d'interpréter plusieurs personnalités très différentes d'un jeune homme atteint de trouble dissociatif de l'identité. On ne verra à l'écran que trois ou quatre des 23 promises, mais l'acteur fait preuve de beaucoup de maîtrise dans cette exercice difficile.
Un navet.