M. Night shyamalan revient ici avec « Split », nouvel opus du réalisateur toujours très attendu.
Il faut reconnaître la performance de James McAvoy en vrai caméléon « divisé », tourmenté dans une atmosphère pesante et confinée. Également, une mention spéciale pour Anya Taylor-Joy (actrice déjà remarquée dans « The witch ») qui de son calme taciturne et de ses grands yeux perçants captivent l’attention.
Ce film présente sur le fond une vraie originalité, puisqu’il ne traite pas uniquement du dédoublement multiple de la personnalité, il va plus loin en psychanalysant le mal par le mal.
Le mal, c’est la chasse gardée.
Cette chasse gardée se compose de deux éléments : les proies retenues captives pour assouvir l’appétit de la bête blessée qui sommeil en lui mais aussi il s’agit de la petite fille, Casey (devenue adolescente à présent) prisonnière des sévices de son oncle.
Cette traque mobilisant l’instinct de survie laisse alors percevoir chez Casey la proie déjà blessée, meurtrie au même titre que le prédateur. Cela suffit donc pour la ranger du côté des victimes et la libérer de la captivité et surtout de son mal-être. À cette issue, plus besoin de parler pour se libérer, un long regard tourné vers l’agent de police suffit pour en dire long et en déduire que cela ne peut plus continuer.
À noter, un petit bémol sur le film : on peut ressortir un peu frustrée de la séance du fait de n’avoir exploité que 5-6 personnalités contre les 24 annoncées lors de la promotion du film. La maladresse du marketing est flagrante, de plus vendre un tel argument est peu crédible au regard de la lourdeur du film que cela pourrait aboutir.
Pour finir, le réalisateur joue de nous en clôturant son film sur un jeu de mots : « Split » (traduit comme divisé) rime en réalité avec « Incassable »...