Split est l’histoire d’un homme capturant 3 adolescentes afin d’assouvir la bête qui vit en lui. C’est un thriller enchaînant les scènes de fuites à celles de flashbacks et de descriptions des personnages.
Split n’était pas un film d’horreur très divertissant, on peut le reconnaître, dans le sens que certaines scènes étaient beaucoup trop prévisibles, ou trop clichés.
Evidemment, c’est la jeune fille qui a souffert qui survit et les deux autres adolescentes superficielles, des clichés américains, qui meurent. On a du mal à véritablement ressentir de l’empathie pour ces dernières car presque aucun liens ne sont créés, à l’exception du cas de Casey sur lequel nous reviendrons. Les scènes de meurtres ne sont donc pas prenantes et même si elles peuvent être assez sanglantes, elle étaient attendues, donc moins spectaculaires.
Outre la mise en scène simple et le scénario d’horreur classique, le film est une belle surprise sur l’aspect de son personnage central, Kevin. Il est en effet atteint d'un trouble de la personnalité, combinant 23 personnalités en lui, dont une 24ème qui apparait à la fin du film. Le rôle est magnifiquement joué par l’acteur, on a réellement l’impression de se retrouver devant plusieurs personnes distinctes.
Ce film aborde à merveille ce trouble, sans tomber dans le cliché. On est face à un être traumatisé dès l’enfance, qui se trouvait entre la limite de la paix intérieure et de la monstruosité avant de tomber du mauvais côté. Plusieurs de ses personnalités (Denis et Patricia notamment) ont pris le contrôle du corps, repoussant celle principale, Kevin, afin de réveiller cette « bête » décrite par le petit Hedwig, une autre personnalité d’enfant. Cette bête est faite pour protéger le système, se protéger de mauvais souvenirs mais encore de faire payer à sa façon la souffrance subie dans le passé. Le but est alors de « salir » de jeunes adolescentes « pures » de bonnes familles.
Split est donc un film sur la souffrance et son cycle infernal. Le système de Kevin retombe dans cet boucle avec la vengeance tandis que le personnage de Casey passe des bras d’un pédophile à une bête monstrueuse pour retomber dans ceux du premier. Tout en ajoutant le fait qu’elle se fasses rabaisser par ses deux « camarades », pas étonnant alors qu’on ressente plus d’empathie pour elle. Elle a toujours souffert et représente l’échec de la protection de la société tout comme la bête, que sa psychologue a cru pouvoir améliorer.
La bête justement, aborde le sujet du changement physique que peut apporter la pensée intérieure. Le kidnappeur se transforme en montre mentalement et physiquement en révélant cette nouvelle personnalité, il devient la bête entièrement. Le thème du tdi devient immédiatement plus intéressant et compliqué et donc plus proche de la réalité.
Cependant, elle ressent toujours cette souffrance et ce qui en coule est de l’humanité pour épargner la jeune Casey, victime également de la vie. Un point qui me semblait étrange car je pensais cette personnalité totalement accès sur la vengeance et non à se rappeler de ces violences, car elle a été créée / est apparue pour cela.
Une autre chose décevante serait que seulement très peu de personnalités sont présentés et décrites (4) ou même évoquées (10 avec les vidéos). Comprendre plus le système de ce corps en évoquant d’autres changement physiques (comme le diabète rapidement abordé) ou d’autres points de vue sur la bête de la part d'autres personnalités aurait pu être un développement intéressant. De plus, la personnalité de Kevin est tellement enfouie qu’on ne sait presque rien sur lui excepté dans les discours de sa psy.
En conclusion, Split n’était pas le film le plus innovant en termes d’horreur, mais il aborde un thème de façon originale et très précise heureusement. Il ravira tout les fans de psychologie ou encore de schizophrénie qui veulent en apprendre sur le tdi. L'aspect de la souffrance de la vie est très bien présentée également avec des personnages tourmentés et piégés dans un cycle, seuls face à leurs problèmes.