Il faut reconnaître que si "Starbuck" s'avère aussi charmant et sympathique, c'est en bonne partie grâce à son accent chantant et à sa touche québécoise, qui permettent de faire avaler plus facilement les grosses ficelles scénaristiques (la dette du héros à deux "mafieux", en particulier) et l'avalanche de bons sentiments.
Le même film en version française ou hollywoodienne, je crains que le résultat eût été plus indigeste. D'ailleurs les plus curieux peuvent tenter l'expérience, puisqu'il existe déjà un remake dans chacun de ces pays ("Fonzy" avec José Garcia et "Delivery man" avec Vince Vaughn), alors que d'autres versions sont annoncées (en Inde notamment).
La rançon d'un gros succès international pour cette comédie teintée d'émotion du réalisateur canadien Ken Scott, qui s'intéresse au destin d'un homme très immature qui se découvre des centaines d'enfants biologiques, après avoir effectué de nombreux "dons" à la banque du sperme locale.
Un pitch génial de la part de celui qui était déjà le scénariste de "La grande séduction", autre comédie québécoise à succès adaptée en France ("Un village presque parfait").
"Starbuck" est porté par un comédien formidable, Patrick Huard, véritable star au pays de Céline Dion, qui incarne à merveille ce grand adolescent attardé qui découvre les joies de la paternité.
Autour de ce héros attachant, on découvre quelques visages connus du cinéma québécois, à l'image de Julie Le Breton, Antoine Bertrand ou encore de la jolie blondinette Sarah-Jeanne Labrosse.
On regrettera certes une baisse de régime dans le dernier tiers, où le dosage entre humour et émotion se déséquilibre nettement, et un traitement superficiel de la dimension sociétale du sujet, mais on aura surtout passé un vrai bon moment en compagnie de ce drôle de "Starbuck" et de sa nombreuse progéniture, assurément l'une des jolies comédies de l'année 2011.