C'est vrai que ces sept étoiles sont peut-être un peu généreuses (quoique), mais il est devenu tellement rare de découvrir un film à la fois plaisant, chaleureux et humain que je ne ferais pas la fine bouche. Il faut dire qu'hormis une introduction légèrement lourdingue, la première partie de « Starbuck » s'avère jubilatoire. Quelle pêche, quelle drôlerie, quelle répartie ! Enfin une excellente idée de départ exploitée comme il se doit, sans leçon de morale ni démagogie, mais avec du talent et des idées. Enfin un personnage sortant des sentiers battus, loser attachant conscient de sa situation et faisant tout pour l'améliorer. Difficile dans ces conditions de ne pas adhérer à cette stimulante expérience, très humaine sans jamais tomber dans la bêtise et surtout écrit avec une réelle habileté, le scénario n'oubliant pas d'exploiter les différents aspects d'un tel postulat. Après, on regrettera clairement que l'œuvre perde dans le dernier tiers de son piquant et de son originalité pour livrer un message nettement plus conventionnel, mais même à ce moment mon capital sympathie pour ce « Starbuck » a modérément baissé, celui-ci sachant toujours nous prendre dans le sens du poil, y compris dans ses temps faibles. Il faut dire que l'énergie revigorante de Patrick Huard et Julie Le Breton n'y sont sans doute pas pour rien, tous deux donnant beaucoup de leur personne pour permettre au film d'être une réussite. Ne vous attendez donc pas à un futur classique de la comédie, mais « juste » à une belle réussite, touchante, drôle et surprenante : avouez que l'on emploie pas tous les jours ces trois mots pour décrire un long-métrage...