Pour moi, Stars at Noon de Claire Denis a tout ce qu'il faut pour figurer dans le top du top des films les plus cons sortis en 2023. Par où commencer ? Parce qu'il y en a beaucoup à dégueuler tellement ça respire la connerie à pleins poumons. C'est du hors concours.
Bon, ce qui saute tout de suite aux yeux : le personnage principal. C'est censé être une journaliste, enquêtant sur des choses bien sordides. Le genre de trucs bien sombres que n'importe quelle société de n'importe quel pays cherche à cacher bien profond. Quelles choses sordides ? Ce n'est nullement creusé... comme tout le reste. Je le balance, là, maintenant, il n'y a rien de creusé dans cette merde, mais rien de rien. Où en étais-je ? Ah oui, sans tomber dans un quelconque stéréotype, juste dans le bon sens de la réalité, quelles sont les caractéristiques d'une journaliste de terrain, enquêtant sur des choses bien sordides ? Il faut qu'elle soit débrouillarde. Rusée aussi, pour sa propre survie, car elle prend des risques. Il faut aussi qu'elle ait le sens du contact, du relationnel, étant donné que les informations sensibles doivent être glanées auprès de sources, qu'il faut les convaincre d'accepter elles-mêmes de prendre des risques. Ah oui, il faut aussi, tout simplement, qu'elle bosse sur ce quoi le sujet de ses investigations porte.
Alors, loin de tout ça, notre protagoniste s'arrange toujours, à travers un comportement d'enfant gâté, à totalement rien représenter de la description ci-dessus. Elle est désagréable avec tout le monde. Outre sa manière d'être, ses actes participent aussi à aller à l'encontre de ses intérêts. Pour avoir de la thune et essayer de récupérer un autre élément sur lequel je vais revenir ? Elle se prostitue. Elle est bilingue, parlant l'anglais et l'espagnol. Elle pourrait trouver un job lié à la traduction ou à l'enseignement par exemple, mais non... Le journalisme ? Euh, quel journalisme... Pourquoi devrait-on voir une journaliste exercer le métier de journaliste ? Au moins, en partant du principe, tout à fait plausible, qu'elle souhaite engranger le maximum de pognon, en un minimum de temps, pour se mettre le plus possible à l'abri du besoin dans un lieu peu accueillant, elle pourrait profiter de son physique très avantageux pour remplir cet objectif, à travers son activité de prostitution. Niet, malgré le fait qu'elle fréquente des personnes riches et influentes, elle touche autant qu'une fille moyenne des rues.
Pour être plus spécifique en ce qui concerne l'histoire, on suit une conne américaine... euh pardon, une journaliste américaine... qui se trouve coincée au Nicaragua, en pleine pandémie de covid, parce que, pour x raison, son passeport lui a été retiré par les autorités du pays. N'importe qui, avec un QI supérieur à celui d'un géranium flétri, irait tout de suite s'adresser à l'ambassade de son pays. Pas notre conne... euh... notre journaliste... D'ailleurs, vous n'entendez jamais le mot d'"ambassade" ou de "consulat" dans tout le film. Vous le reniflez le postulat de départ foireux ?
Ensuite, à une exception près (pour souligner ce que l'on savait que trop bien, à savoir que notre journaliste est conne de chez conne et conne associées !), avec une apparition de John C. Reilly, jamais, on ne voit les personnages utiliser Internet ou un téléphone portable. Moyens de communication qui pourraient aider notre conne à sortir de la merde dans laquelle elle s'est enfoncée comme une conne. J'ai lu que le roman adapté ici se déroule en 1984, lors de la révolution qui voit un dictateur d'extrême-droite, suçant les Américains, renversé puis remplacé par un dictateur d'extrême-gauche, ne suçant pas les Américains. Autant, le fait qu'il était difficile de communiquer avec l'extérieur, durant les années 1980, était crédible, autant au début des années 2020, vous n'allez pas me signifier qu'il n'est pas réalisable de mettre la main sur un portable ou de trouver un peu de wifi. En fait, Claire Denis donne des problèmes de 1984 à des personnages de 2020.
A ce niveau-là, vous pouvez déjà remarquer le degré de connerie stratosphérique de ce machin. Mais, en plus d'être complètement con, c'est abyssalement vide. Le contexte politique servant de cadre à l'action ? Pas creusé. Même en ne voulant pas s'emmerder à creuser ce contexte, au moins se servir de son côté menaçant pour dégager une atmosphère anxiogène, avec une sensation de danger constante, comme dans un thriller efficace ? Non, le tout adopte un rythme nonchalant, comme si être sur un territoire hostile était une balade de santé. Les personnages secondaires, qui auraient pu apporter de la frayeur, se résument à des silhouettes sans la moindre personnalité, sans le moindre trait distinctif, sans rien de développé un chouïa, sans savoir ce qu'ils foutent, quels sont leurs motifs. La plupart d'entre eux n'auraient pas été là que rien n'aurait été changé.
Ouais, mais tu comprends, c'est un film d'atmosphère, cultivant l'ambiguïté... Euh, mouais, admettons... On peut faire sans le contexte politique, sans le thriller, sans les personnages secondaires, sans leurs motifs... mouais, mouais, mouais... OK, admettons, mais dans ce cas, il faut approfondir les relations entre les deux caractères principaux. L'attachement émotionnel que l'on pourrait éprouver pour ces derniers ne serait pas de trop pour donner de l'intérêt à l'ensemble. Et ceci par le biais d'une histoire d'amour.
Que dalle putain de merde...
Parce que pour réussir une histoire d'amour, il faut construire une attirance soudaine ou progressive. Il faut montrer qu'ils s'aiment ou que l'un d'eux aime d'une façon ou d'une autre par leurs diverses interactions. Pffffffffff...
En rien aidé par un acteur au charisme d'une huître mazoutée (et c'était Robert Pattinson qui était prévu pour le rôle... bordel, l'écart astronomique à foutre un mal de crâne démentiel... et je tiens à demander pardon aux huîtres mazoutées qui se sont senties, à bon droit, insultées par mes propos !), ça ne fonctionne absolument pas... comme tout le reste. La plupart des échanges (ah oui, les dialogues n'ont pas le moindre soupçon de vérité à force de toujours rien dire directement !) entre nos deux "tourtereaux" consistent juste à baiser, voilà... Et les séquences de sexe sont trop monotones, trop mécaniques comme dans un film porno réglé au millimètre, pour insuffler la plus riquiqui brise de passion, pour rendre croyable le fait qu'ils se kiffent éperdument. Ce qui a pour conséquence, que lors du dernier quart, quand Denis pense d'un coup qu'il serait bien que notre plus conne que journaliste exprime des sentiments amoureux, en se refusant (contre son intérêt !) à se séparer de son amant, ça paraît sortir de nulle part.
Et une éventuelle évolution d'enfant gâté (bien que je ne voie pas en quoi elle aurait le moindre degré de compétence à exercer la profession de journaliste de terrain avec cette mentalité... mais passons !) vers plus de maturité pour que le spectateur puisse être un poil empathique et pour que ça puisse être un poil vraisemblable... euh, que nenni... Elle est conne au début, elle est conne au milieu, elle est... devinez quoi... conne à la fin. Elle peut tout connaître, y compris voir des types se faire buter devant elle, elle ne se départit pas de son attitude. Oh, des types se font buter devant moi, m'en bats les ovaires, je fais comme si de rien n'était...
Margaret Qualley est une comédienne talentueuse, charismatique et un régal pour les yeux, dégageant une sensualité inhérente (sa scène avec Brad Pitt dans Once Upon a Time… in Hollywood fait vite grimper la température... et autre chose !), mais à cause de la forte avalanche de défauts susmentionnés, elle n'a pas la possibilité de sauver quoi que ce soit. Son rôle consiste uniquement à être imbuvable et à se foutre souvent à poil (je ne vais pas entièrement me plaindre de ça du point de vue du premier organe préféré... pour citer librement Woody Allen... je vais éviter l'hypocrisie !). Au passage, pour les séquences de nudité, ça ne départ pas du male gaze moyen, par leur fréquence gratuite, par le fait que seule l'actrice montre toute son anatomie. Il n'y a qu'elle à être sexualisée. Oui, je sais que c'est une femme qui est derrière la caméra... mais ça ne change rien, c'est du male gaze pitoyable moyen (que ce soit bien clair, je n'ai rien contre la nudité, le fait de montrer des coïts, mais il faut que ce soit justifié par l'intrigue, pour apporter de la consistance à des relations, pour souligner un ou des état(s) d'esprit, que ça ne pue pas la gratuité, avec la simple volonté de satisfaire l'œil libidineux !).
Ah oui, avec tout ça, évidemment que l'on se fait chier puissance 10000 pendant les interminables 137 minutes du bousin.
Bref, Stars at Noon a sa place parmi les films les plus cons (et chiants !) de l'année 2023.