La guerre entre DC et Marvel au cinéma n’aura jamais été aussi féroce que ces dernières années.
Alors que le chef d’œuvre de Nolan, la trilogie The Dark Knight , encensée par la critique et plébiscitée par le public avait mis les collants fluo de l’univers de Spiderman et consorts loin derrière, les retentissants succès récents de Deadpool et Captain America, face à la débâcle, (notamment auprès des journalistes) de Batman v. Superman (mais également le succès mitigé de Man of Steel) ont totalement rebattu les cartes. Cela est tellement vrai, qu’aujourd’hui, le retard pris par DC semble considérable, pouvant légitimement devenir un sujet d’inquiétude pour la Warner lorsque l’on voit les sorties prévues en 2017/2018.


Dans ce contexte, Sucide Squad apparaît comme la dernière chance (en tout cas pour cette année 2016) qu’à la Warner pour se racheter auprès des critiques/fans/publics du monde entier.


Teasé de manière agressive (au point que l’on commençait à se lasser), Suicide Squad est incontestablement la sortie la plus attendue du moment… comme le fût Batman et c’est bien là le problème.


De mon point de vue, le problème majeur de ces deux films c’est l’attente démesurée qu’ils ont suscité, titillant le plus possible les fantasmes des fans, jusqu’à leur donner une vision biaisée de ce que sera le produit final. Sucide Squad c’est un divertissement sympatoche, mais bien loin du résultat final que l’on pourrait espérer.


Le problème majeur, c’est que le long-métrage se perd dans un enchevêtrement de scénarios et d’idées inabouties qui se croisent dans un énorme micmac qui finit par nous perdre. Mais le plus dommageable, c’est qu’il finit par perdre le film.


Les présentations du début du film sont intéressantes mais inégales, vampirisées par un Deadshot (Will Smith) et une Harley Quinn (Margot Robbie) omniprésents, cela hiérarchise d'emblée les personnages. On se retrouve alors avec un Killer Croc (Adewale Akinnuoye-Abgbaje) quasi-inexistant, un El Diablo (Jay Hernandez) fantomatique, un Captain Boomerang (Jai Courtney) au moins aussi anecdotique que son pseudonyme, quand à l’Enchanteresse (Cara Delavigne) elle manque cruellement de consistance et de charisme..
Côté cliché, on est servi également avec un Rick Flag (Joel Kinnaman), soldat américain de base, bourru et bourrin et une Katana (Karen Fukuhara), qui découpe tout et parle japonais. Youpi.


Autre problème : on a un sentiment d'inachevé absolu, de travail à moitié terminé : Suicide Squad tente la carte de l’humour et du film bourré à la pop-culture sans jamais totalement aller au bout, contrairement à Deadpool. Il tente la carte de la psychologie mais tombe dans le larmoyant ou le carrément pathétique.


Mention spéciale à Jared Leto, formidable Joker, racailleux, timbré, vraiment très convaincant, on en demande plus, de même pour Harley Quinn (un film centré sur ces personnages pourrait être très sympa) !


En conclusion, c’est un foutoir, mais un foutoir un brin divertissant, tout de même bien loin des standards auprès desquels on aurait voulu le voir se rapprocher.


Espérons que la Warner, après deux films bâclés, se servira de leçons des échos que nous leurs envoyons, histoire que Justice League, sans doute le film que beaucoup de nous attendent le plus, ne soit pas une débandade de plus.

sauronlannister
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le 3 août 2016

Critique lue 383 fois

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