Tiens, du cinéma coréen ! Ça se fait rare ces temps-ci... Et en plus ce n’est ni un Bong Jun-Ho ; ni un Kim Ji-Woon, ni un Park Chan-Wook ! Un peu de nouveauté ne fera pas de mal... Quoi que... Dès les premières minutes j’ai vite compris qu’effectivement, on n’avait pas à faire à un de nos maîtres formalistes issu du pays du matin calme. Les dialogues sont surfaits, les situations connus et certains plans (et surtout le son !) sont plus que perfectibles... « Raaaah » me disais-je donc dans un premier temps (et cela de façon fort argumentée). Mais bon, la réalisatrice Shin Su-Won a quand même de l’ambition. On sent chez elle une volonté d’apporter du rythme, de construire une narration complexe et, surtout d’instaurer une ambiance assez particulière. Eh bah, certes, il faut du temps, mais je trouve que ça marche. "Suneung" a son identité propre ; il a sa patte et semble même se bonifier au fur et à mesure des minutes, ouvrant sur quelques très bonnes scènes à l'ambiance très particulière. Au final, j’étais presque acquis la cause tant je trouvais qu’en fin de compte, ce film avait le charme des premiers films de réalisateur, c’est-à-dire débordant d’énergie et d’envie même s'ils sont imparfaits. Dommage quand même que, malgré tout, le film ne sache pas faire preuve de sobriété et de maîtrise, notamment sur sa fin, parce que ça a su susciter chez moi quelques frustrations. Mais bon, au final, je dis que j’ai quand même eu à faire à un film qui a le charme des petites productions intimistes, mais aussi la force des œuvres généreuses pétries de bonnes intentions. En fin de compte, je ne crie pas au génie, mais je me dois bien de saluer cette belle démarche. Une bonne surprise...