Une bombe se trouve à bord d'un Shinkansen lancé à toute allure, et le terroriste en question, joué par Ken Takakura, annonce qu'elle explosera si le train roule en-dessous des 80km/h, à moins que les autorités lui paient une forte rançon.
Bien que Graham Yost l'ait toujours infirmé, difficile de ne pas voir en ce Super express 109 la principale influence de Speed, car tout y est, jusqu'aux revendications du méchant qui sont proches de l'actualité économique du moment, ici le choc pétrolier de 1973 qui a frappé le Japon. Mais le réalisateur Junya Sato a surtout voulu faire le pendant nippon des films catastrophes qui cartonnaient en Amérique comme La tour infernale, donc le studio Toei lui a donné des moyens importants pour faire quelque chose de spectaculaire, et ça marche vraiment. Aussi bien dans le choix des acteurs burnés, Sonny Chiba comme conducteur du Shinkansen qui transpire beaucoup à Ken Takakura en chef des bandits mais dont une véritable raison, qui le touche lui et sa famille, a été créée au lieu d'en faire un bête méchant. De plus, c'est un festival de maquettes et de miniatures qui passent encore très bien à l'image, notamment en faisant des plans rapprochés, comme celui où deux Shinkansen se croisent, ou ce qui se passerait si le train pourrait exploser. Mais il y a une scène où il y a un véritable train à vapeur, donc constitué de charbon, qui pète à l'image, et ça reste toujours impressionnant.
Bien que le film dure un peu plus de 2h30, on ne s'ennuie pas devant ce film catastrophe à la japonaise, dont le succès sera tel qu'il sera exploité en salles en France dans un montage coupé de 50 minutes, ce qui est ironique car le TGV n'arrivera chez qu'au début des années 1980.
Mais là, la version intégrale japonaise est du bonheur en barre, avec des acteurs excellents, du suspens, des scènes impossibles à tourner de nos jours (une femme enceinte qui se fait gifler parce qu'elle fait une crise de panique et je ne parle pas de ce qui lui arrive ensuite...), du très bon cinéma en somme.