Un magnifique documentaire permettant de mettre en lumière la psychiatrie d’une toute autre façon...

Le centre de jour L’Adamant est un bâtiment flottant unique en Europe, c’est un bateau-hôpital psychiatrique de jour amarré quai de la Rapée (à Paris), rattaché aux hôpitaux de Saint-Maurice (94). Sur place, les patients peuvent aller et venir à leur guise, le bateau accueille des adultes souffrant de troubles psychiques et leur propose des moments d’échanges et divers ateliers.


Filmer « la folie », bon nombre de cinéastes s’y sont déjà essayés, le réalisateur l’avait déjà fait par le passé (La Moindre des choses - 1997), Frederick Wiseman (Titicut Follies - 1967) ou encore Raymond Depardon (San Clemente - 1982) s’étaient déjà intéressés au sujet, à la différence que cette fois-ci, on quitte le cadre très protocolaire de l’hôpital stricto sensu pour celui d’un bateau sur La Seine. L’autre originalité, c’est que pendant toute la durée du film, les soignants sont en retrait et pas aisément identifiables (ils n’ont pas de blouse blanche et se fondent parmi les patients).


Nicolas Philibert (Être et avoir - 2002) nous invite à suivre le quotidien de l’équipe soignante, pédagogique et des patients qu’il a filmés pendant près de 7 mois. Des moments d’échange autour d’un café et des divers ateliers qui sont proposés (dessin, couture, ciné-club, musique, cuisine, danse, …) dans le but de favoriser le vivre ensemble.


La force du film réside dans les différents portraits qu’il nous ait donné l’occasion de voir, on y croise Murielle (celle qui dessine une mante religieuse), François (qui chante "La Bombe humaine" de Téléphone et se livre dans un passionnant monologue sur la psychiatrie, lui qui est médicamenté depuis 40ans) ou encore Frédéric (qui fait une fixation sur van Gogh et Jim Morrison).


Récompensé de l’Ours d’Or lors de la 73ème Berlinale, Sur l'Adamant (2023) est un magnifique documentaire permettant de mettre en lumière la psychiatrie d’une toute autre façon que celle que l’on a l’habitude de voir. Certains patients nous apparaissent étonnamment très lucides sur leur situation et leur maladie, à travers des profils tous plus divers les uns que les autres (allant de 20 à 70 ans).


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RENGER
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le 28 avr. 2023

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