("Attention, critique guimauve", pour les anglophobes)
À l'heure où la loi permettant à deux êtres de se marier sans distinction est en passe d'être adoptée, voilà un film contant l'amour.
D'un homme pour un autre, et d'un homme pour un élement.
Impossible de ne pas sentir l'amour et l'admiration de Pierre Marcel pour son sujet, Éric Tabarly.
Et impossible de ne pas être éclaboussé par la passion de ce dernier pour la mer.
Le film est touchant à plus d'un titre et j'ai versé ma petite larme (ou pas si petite).
Je connaissais mal l'homme, sinon par sa légende, et puis ayant un ami féru de voile, impossible de ne pas en avoir entendu parler.
Je ne suis pas moi-même très intéressé dans ce sport, mais il n'est heureusement pas seulement question de cela ici, ainsi que j'ai pu le lire dans d'autres critiques, c'est avant tout de l'humain que traite ce film, biopic, documentaire.
J'ai été frappé par nombre de choses, de sa simplicité, son humilité à sa sérénité, ce charisme incroyable dégagé par quelqu'un qui craignait pourtant tellement d'être mis en lumière.
Il le dit lui-même, avec cette candeur et ce ton direct, "Je n'aime pas parler pour ne rien dire".
La réputation d'être taciturne lui colle à la peau, il la regrette pourtant car elle résulte des questions débiles des journalistes. Que voulez-vous répondre quand on vous demande à quoi vous avez pensé pendant la course ? Ou si vous êtes content ?
Son physique ensuite.
Une force de la nature, forgée par sa passion, pas en soulevant de la fonte ou en prenant des stéroïdes.
Un athlète accompli.
Un marin surdoué doublé d'un ingénieur qui révolutionnera la technique.
Tous les noms de la voile qu'on peut connaître ont navigué avec lui à un moment donné, tous disent combien il était précieux à bord, rassurant, compétent, fiable.
Bien sûr on regrette un peu qu'il soit aussi impossible à déchiffrer.
On se dit aussi que le film est orienté, évidemment.
Il n'était probablement pas parfait.
Mais peu importe, cela participe de la légende. Difficile de ne pas être touché et admiratif devant l'homme.
Je vais arrêter avant de sombrer complètement dans l'idolâtrie aveugle.
Une partie de moi se moque d'avance de ce que je vais dire, mais peu importe, il me semble complètement évident que ce gars-là aurait été malheureux à terre, et que cette nuit du 12 juin, il n'a finalement rien fait d'autre que rejoindre la mer d'où il venait et où il devait finir sa vie.
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