Les lieutenants Ray Tango et Gabriel Cash sont les stars de la police de Los Angeles.Ils ne se connaissent pas personnellement,n'appartiennent pas au même service,n'évoluent pas dans les mêmes quartiers et sont aussi différents qu'on peut l'être entre l'élégant Tango,toujours vêtu classe et qui s'enrichit en boursicotant,et le décontracté Cash,au look de clodo et aux méthodes de voyou.Cependant leur efficacité gêne les mêmes criminels,notamment le gang du sinistre Perret qui les piège et les envoie en taule.Les deux terreurs vont faire cause commune,sympathiser,s'évader et régler leurs comptes avec toute la violence requise.En 89 ça commençait à sentir le bout de la piste pour le thriller en mode buddy movie,"48 heures",avec déjà Brion James en grand méchant,était sorti sept ans avant,et l'usure est notoire ici.Le projet a bizarrement été confié au russe Andreï Kontchalovski,issu du cinéma d'auteur et qui clôturait avec ce film sa période américaine débutée en 84 avec "Maria's lovers".La rencontre était d'ailleurs si étrange que le producteur l'a viré en cours de tournage,les éternelles "divergences artistiques",pour le remplacer par le clippeur Albert Magnoli,celui qui avait shooté "Purple Rain" avec Prince.De fait "Tango et Cash" ressemble plus à du Magnoli qu'à du Kontchalovski et offre un visuel typiquement eighties avec beaucoup de scènes nocturnes,de décors vastes et impersonnels,de clairs-obscurs,de lumières bleutées,de filtres colorés.Outre ce visuel familier assez sympa,c'est filmé nerveusement et les scènes d'action sont bien foutues et très spectaculaires.Ce qui pose problème en revanche est l'artificialité qui prévaut concernant les personnages et la narration.Pour être clair,c'est n'importe quoi d'un bout à l'autre,rien n'a la moindre vraisemblance et les auteurs s'en foutent visiblement,uniquement préoccupés semble-t-il de livrer leur pyrotechnie délirante et leurs combats sauvages,ce qui fait qu'on ne se sent guère impliqué dans ce film plaisant mais fondamentalement léger et dépourvu du moindre enjeu.Ca se ressent aussi au niveau de l'interprétation,Sylvester Stallone et Kurt Russell s'adonnant à des numéros de frime insensés et prenant des poses avantageuses plus qu'ils ne jouent la comédie.Teri Hatcher est tout-à-fait charmante et remplit parfaitement le limité quota féminin dans ce temple du virilisme où s'ébattent des vieux de la vieille rompus à ce genre de ciné.Jack Palance,le truand en chef,grimace horriblement comme il le faisait trop souvent alors que Brion James est crédible et a un vrai charisme en tueur sadique.Autre mauvais cabotin,ce nabot de Michael J. Pollard qui en fait des caisses en savant cosinus génial.Il y a aussi Geoffrey Lewis,l'écrivain ex taulard Edward Bunker et le terrifiant Robert Z'Dar.