"Brutalement violent et terriblement ennuyeux, ce thriller copain-copain n'est même pas assez amusant pour atteindre le statut tellement mauvais que c'est bon".
The New York Times.

Oui, Tango & Cash reste encore malheureusement aujourd'hui un buddy-movie débile et trop bourrin, plombé par ses outrances scénaristiques comme artistiques (dixit un fan des actioners 80's-90's et des 2 comparses). Promis d'entrée au statut de film brouillon avec notamment un script inachevé au 1er jour de tournage, un changement de réalisateur et les caprices de l'intrusif Stallone encore en pleine mégalomanie control-freak.
Au moins avec un Chuck Norris ou même une production Delta Video avec Lorenzo Lamas à moins de 2 millions de dollars, on en a pour ses 25 francs de location vidéo sans que ça pète plus haut que son cul.
Même, la parodie assumée aurait sauvé la mise mais le WTF n'est pas ici une démarche artistique volontaire, même Harold Top Gun Faltermeyer loupe sa partition. Reste l'avion de chasse Teri Hatcher à la crinière ventilée, Jack Palance au jeu déjà momifié et le regretté Brion James mais c'est bien maigre. Et que dire du cinéaste d'art et essai Andrei Kontchalovski à la réal. On est loin de Sibériade et Runaway train mais Andrei, renvoyé après trois mois de tournage, se rattrapera avec style et substance avec Riaba ma poule, La Maison de fous ou Paradis. Lucky loser.
A part l'indétrônable Roland Emmerich ou Michael Bay période 90s, peu de blockbusters alignent autant d'invraisemblances, de facilités et d'humour à la connerie autosatisfaite.
Une scène sauve non le film mais une scène : celle du travesti sortant du night-club (faut avoir des couilles Kurt pour oser tant d'autodérision et d'aplomb à talons mais on sait que tu les as). Malheureusement la beauferie du rôle du potache Cash lasse et rend encore plus risible le virage intello snob désespérément tenté par Sly qui enchaînera pire (Arrête ou maman va tirer, L'embrouille est dans le sac...) avant un retour en beauté avec les monumentaux Copland, Rocky Balboa et Creed.
Un beau gâchis à 55 millions de dollars mais rentable. Heureux les cyniques d'esprit.

theroad

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