Le troisième long-métrage de Michel Leclerc est sans aucun doute le moins réussi, après les excellents "J'invente rien", et "Le nom de gens". Ici, le réalisateur nous raconte sa vision autobiographique de l'émergence des "télés libres", en particulier son expérience active au sein de l'associative et imaginaire station Télé-bocal.
Comme souvent chez Leclerc, on retrouve une empathie teintée de dérision envers ses personnages, une galerie de gauchistes pétris de contradictions, sympathiques et déterminés.
Mais "Télé Gaucho", sans doute volontairement, renvoie vraiment une image de bordel permanent, de film excessivement foutraque et brouillon.
Si certaines séquences sont réussies (souvent dans le registre de l'émotion), d'autres passages s'avèrent plus laborieux, d'autant que l'humour est franchement inégal, voire lourd, avec des personnages sans intérêt (Adonis, Bébé...) et une Sara Forestier agaçante dans son auto-caricature du "Nom des gens".
Néanmoins, il se dégage de "Télé Gaucho" une atmosphère sympathique, portée par des héros humains et attachants (incarnés par des comédiens aussi divers que Felix Moati, Eric Elmosnino, Maïwenn, Samir Guesmi ou encore Emmanuelle Béart) et on va dire qu'une telle aventure humaine valait sans doute bien un film.