Je ne suis pas très fan de Christopher Nolan et les divers commentaires beaucoup plus mitigés que d'habitude (même de personnes ayant une bien plus grande estime pour lui que moi !) sur ce film ont bien aidé dans le fait que j'y suis allé à reculons. Et si j'avais su à quoi j'ai eu le droit finalement, je n'y serais pas allé tout court.
Alors, dans les très très grandes lignes, j'ai compris que c'est un méchant Russe (oh, un antagoniste russe, quelle originalité, cela ne s'est jamais vu auparavant !) qui veut détruire le monde et les gentils doivent l'en empêcher.
Mais la manière de raconter a fait que je me suis emmerdé totalement, je n'ai rien pigé et le pire, c'est que je n'en ai profondément rien à foutre. Je sais, vous allez me dire "ouais, mais le mystère, c'est bien. Il faut savoir faire fonctionner son cerveau, lui laisser le plaisir d'interpréter les choses tout en n'hésitant pas à le visionner plusieurs fois". Déjà, pas question que je m'impose cette torture une seconde fois, c'est clair. Autrement, le mystère, oui, je veux bien, le plaisir d'interpréter, aussi. Cela a fonctionné sur plusieurs œuvres avec moi, mais ces dernières avaient des qualités, que Tenet ne possède absolument pas, qui me donnaient envie d'analyser, de réfléchir à ce que j'avais vu.
L'absence la plus préjudiciable, c'est, sans aucun doute, les personnages. Christopher Nolan a l'habitude d'écrire ses scénarios avec quelqu'un, notamment son frère. Ici, il a choisi de tout faire tout seul. Il a eu tort, car il est nul en ce qui concerne les personnages et il n'y a eu personne pour rattraper les dégâts. Ils n'ont aucune consistance. Ils n'ont pas la moindre évolution psychologique. Ils n'ont même pas la moindre psychologie tout court. Il n'y a aucune véritable interaction entre eux qui amènerait une profondeur dans leurs relations. Ils se contentent d'ânonner d'un ton hyper-sérieux des dialogues pompeux (ils ne peuvent pas se dire "bonjour" ou "salut" d'abord ? ; dès qu'un personnage est mis en contact avec un autre, paf, direct l'ânonnement hyper-sérieux dialogués pompeusement ; cela en devient complètement ridicule !). Franchement, vous seriez capable de donner le moindre portrait psychologique, même sur juste sur deux-trois lignes, ne serait-ce même avec quelques mots, de chacun des personnages ? Moi, non !
Les acteurs n'ont rien à défendre en conséquence, évidemment. De plus, Kenneth Branagh (comme c'est un peu trop son habitude !) cabotine insupportablement à mort en antagoniste venant du pays du caviar et de la vodka. Et je me demande comment un acteur aussi fadasse que John David Washington a pu être choisi pour le rôle principal d'une production au budget aussi important (ah... on me dit qu'en fait, c'est le fils de Denzel Washington... pas besoin d'autre explication... comme quoi, le charisme, ce n'est pas héréditaire !).
Les scènes d'action sont réalisées n'importe comment. Passé outre qu'il n'y aucun investissement émotionnel avec les personnages (car c'est impossible d'en avoir un avec du vide !) lors de ce type de séquences, c'est mal monté, c'est mal cadré, ça coupe à tout va sans laisser le moindre plan respirer pour imposer une atmosphère. L'introduction dans l'opéra, c'est tellement fragmenté, ça passe trop vite d'une partie de la salle à une autre (donc pas la moindre notion de l'espace !) qu'il n'y a pas la moindre angoisse qui ressort pour les milliers de spectateurs qui peuvent se prendre une balle perdue ou pour la bombe qui va exploser. Lorsque deux personnages grimpent un gratte-ciel en trois secondes, pépère, tranquille, comme si c'était la chose la plus facile à faire au monde, aucune peur d'exploitée quant au fait qu'ils peuvent chuter, aucune sensation d'effort que le spectateur pourrait ressentir avec eux.
Et comment Hans Zimmer a pu être aussi nul à la BO, lui qui en a fait de si brillantes, y compris chez Nolan... ah, on me dit qu'en fait elle n'a pas été assurée cette fois par le grand Hans... Ludwig... Ludwig... un Suédois... ouais, je m'en tape... un tel degré de nullité ne mérite pas que je me casse le cul à retenir son nom... des décibels qui pètent sans raison à donner un mal de crâne... des successions de notes complètement à côté de la plaque par rapport à ce qui est montré sur l'image... une incapacité totale à laisser parler le silence pendant ne serait-ce que cinq secondes... c'est très mauvais...
Désolé, mais selon mon humble avis, Tenet est une grosse purge, aussi prétentieuse que creuse, et j'ai été suffisamment con pour perdre deux heures et demie de ma vie à la regarder. Et en plus, j'ai eu mal à la tête en le regardant. J'ai dû prendre du Doliprane.