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Temporalité de la mongolitude ⏲

Quand j'entends quiconque parler de Christopher Nolan, je m'écarte. Par mesure de sécurité mentale, car ces cohortes de faquins peuvent nuire au bien-être d'un être normalement constitué, mais surtout, par mesure d'hygiène. Faites de même, je vous en conjure, et votre monde sera meilleur. Certes l'exercice est délicat, tant les demeurés admirateurs du sombre exécutant de l'image sont légions, mais, que voulez-vous, vivre le bon goût n'est pas qu'une affaire de parlote : c'est un art de vivre tous les instants qui dépasse le cadre de la critique calfeutrée. Que Nolan soit responsable d'adaptations de 𝐵𝑎𝑡𝑚𝑎𝑛 (ce qui est déjà, pour user la langue des tocards, un énorme "red flag") ou de films de commandes interstellaire aura déjà permit aux spectateurs les plus sains de se faire une idée du triste sire ; mais, on saisit au mieux la bestiole quand on sait que sa signature (sa gribouillure devrai-je plutôt dire) est de complexifier des scénarios alambiqués tout à l'honneur de la SCIONSSE. Alors là, quand il est question d'espace, de techniques hypers sciontifiques pour remonter le temps (le tas de nœud central de 𝑇𝑒𝑛𝑒𝑡) on comprend que le public fronssais exulte comme un seul homme, et ce malgré les profondes fractures qui séparent les classes du pays. Du cinéphile inculte au dernier des beaufs, au semi-lettré vénérant les sciences car il n'y connait rien, tous jouissent devant la tartine infâme de gloubi-bougla SCIONTIFIQUE servie par l'affable et fade lutin d’Hollywood. On roulera en peu de lignes sur l'anticharismatique rappeur servant de héros et les personnages tous plus clichés les uns que les autres. Très très peu de points potables justifient le visionnage de ce film qui, en terme de manipulation temporelle, ne parviendra en fin de compte qu'à voler votre temps.

L'écriture des personnages et l'évolution de ceux-ci est un cas d'école de manichéisme et d'orientation mentale. Le héro noir, en dépit de son terrifiant manque de charisme, le décalage presque comique de son inexistant et nullissime (oui, les deux) jeu d'acteur, détient toutes les qualités du monde. Une certaine discordance dans l'allure du comédien, assurément non voulue, fait penser qu'à chaque nouveau plan, le comédien se mette à rapper, du haut de sa face de poisson inexpressif. Il faut dire que ses profonds yeux vides et sa tenue nonchalante le font passez souvent pour un profond abruti. Toujours est-il qu'il sauve le monde, sans relâche, sans cesse, de l'Ukraine (tout comme dans la vrai vie, continuez à regarder la télé les mongoles) au multiverse spatio-temporel de la mort qui tue.

La princesse à sauver est une pouffiasse blanche, qui n'a franchement aucun autre intérêt que d'être la bécasse à protéger. Cette blondasse est maquée au grand méchant Russe (comme à la télé les mongolitos, on est raccord) dépressif et suicidaire, et le compagnon de route du héros est un frêle et dévoué rat de laboratoire qui s'écrasera pour sauver le héros et la pouffiasse.

Tout est extrêmement lisse, tant dans le fond que dans la forme. Esthétiquement, c'est fade, sans saveur, digne de netflix. On salue la maîtrise de quelques scènes d'actions, rares points positifs du film. Le film insiste lourdement sur le sexe de l'inventeur du principe de retournement d'entropie (pour que le temps se passe à l'envers) en sautant à pied joint de ses énormes sabots sur le spectateur pour bien signifier que la SCIONSSE, c'est une histoire de femmes libres et indépendantes.

La conclusion première du film, que les lapins de coursive se félicitent encore d'avoir compris après moult revisionnage et fusions de leurs maigres boîtes crâniennes, est que les méchants humains du futurs veulent détruire notre monde à cause du méchant réchauffement climatique qui a rendu leur époque inhabitable (comme on vous le dit à la télé, vraiment trop fort le film !), alors bon, quand même, payez votre taxe carbone avec le sourire, et pour les plus zélés des cinéphiles fronssais, merci d'arrêter de respirer. Mais l'espoir existe, il est représenté par notre flamboyant héros a-charismatique qui parvient entre deux sentiment complexes à monter une entreprises géniale pour maîtriser le temps !

Je dédierai quelques lignes un jours à la mentalité fronssaise, à ce goût pour la verbosité inutile et ostentatoire, celui-la même qui fait s'extasier les farfadets de faculté devant la parlote infinie. 𝑇𝑒𝑛𝑒𝑡, et globalement l’œuvre de commande de Nolan, sont symptomatiques de ce goût blablatesque du public "cultivé". Ce public se figure que l'épaisseur du livre, la longueur du dialogue, est gage de sa qualité ; typiquement l'inversion apocalyptique des pôles, ici entre quantité et qualité. Un paragraphe qui sera développé à un autre endroit.

Pour en finir avec la bouse 𝑇𝑒𝑛𝑒𝑡, au mieux, on pourra la considérer comme un médiocre film sortant directement sur une quelconque chaîne de télé "cinéma" (on aurait dit un "direct to dvd" dans les années 2000) ; au pire, pour ce qu'elle est objectivement, et sans méchanceté forcée : une énorme daube.

illustration sur l’Instagram @LeRavagoide

Le-Ravageoide
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le 2 janv. 2024

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