Dans un registre n'étant pas sans celui de « La Loi de la jungle », j'avoue avoir plutôt préféré cette version 2020 (même si tout le monde ne sera pas d'accord avec moi). Celle-ci a surtout le très grand mérite de se montrer souvent personnel et imprévisible dans son déroulement, chose rare pour une comédie française, s'offrant même des références assez étonnantes
(« Apocalypse Now »)
et traçant son sillon jusque dans les dernières minutes, savoureuses.
Hugo Benamozig et David Caviglioli prennent également soin de la plupart des personnages, ne cherchant jamais à les rendre vraiment sympathiques (sans doute même pas assez), plutôt pas mal incarnés par un casting hétéroclite (où ma Alice Belaïdi adorée se montre, comme souvent, très à son avantage). Le (gros) souci, c'est que pour une comédie, j'ai quand même bien peu ri. Les deux réalisateurs misent énormément sur le burlesque et l'absurde, loin d'être mes registres de prédilection mais qu'en plus, ces derniers ne maîtrisent pas spécialement.
Il y a un souci de rythme, de tempo, de cohérence
(le quasi-« retour à la normale » de Vincent Dedienne après son trip halluciné façon Brando ne m'a pas convaincu)
au point de légèrement m'ennuyer, à l'image du protagoniste interprété par Jonathan Cohen : j'ai compris l'idée, mais au final je trouve ça juste lourd et globalement raté.
Maintenant, ne serait-ce que pour ce décor insolite, ce point de départ improbable, « Terrible Jungle » peut valoir le coup d'œil. Au moins les deux réalisateurs ont-ils tenté quelque chose, fait preuve d'audace. Ils n'ont pas tout réussi, loin s'en faut, mais ils ont eu un minimum d'ambition, de personnalité pour se distinguer du tout-venant. Je n'irais pas jusqu'à vous le conseiller, mais en cette période de vaches (très) maigres, je ne regrette pas le déplacement.