http://youtu.be/7PDG1LxBorc
Sous prétexte que tombe mon soir, je ne devrais plus voir de film avec des mecs habillés tout moulant ? Car, quand à mon âge, on ose dire qu'on aime voir des films de super-héros, on passe généralement pour un con. Je ne sais pas exactement pourquoi il est de bon ton de s'en gausser, surtout quand ceux qui se moquent applaudissent à tout rompre des tafioles en collants qui agitent leurs paquets infâmes sous le nez de ces cons. Les super-héros, je tiens à te le signaler, ont, pour la plupart, la décence de porter un masque. Les danseurs, non. (Et c'est très bien, comme ça, si un jour je me perds à l'Opéra, je pourrai les reconnaître pour leur casser la gueule en sortant !)
Alors, quand j'ai envie de passer pour un con, donc, j'appelle Riton. Mon frangin.
Le mec est fabuleux et je ne dis pas ça parce que c'est mon frère. Accroche-toi. Dans son Top10 films, au moins trois Besson (sans le R hein), et le reste, des films avec des mecs qui sauvent le monde. Bon, il est jeune, il a le droit. Enfin jeune... Le mec écoute Chante France et te chante, sans que tu lui demandes, Le Gitan de Daniel Guichard, du C.Jérôme ou son préféré : François Valery. C'est un vieux avec un corps de jeune... Un corps de jeune avec un gros cul quand même... Attends, tu vois Bazbaz ? Bah voilà alors, physiquement ça ressemble à ça. Beaucoup de poils, des gros cheveux là où moi j'ai choisi, je dis bien choisi, d'exposer la peau de mon crâne aux quatre vents, en une sorte d'hommage à la simplicité, à la douceur.
Donc, hier, je vais voir le nouveau Spiderman avec Riton. On s'installe, lui avec sa bassine de popcorn et moi avec ma vaporette aromatisée chonchon (Copyright). Il me dit qu'il n'a pas vu le premier. Je lui glisse que c'est pas grave, c'était un peu chiant.
Son « j'aime bien quand c'est chiant, j'ai adoré Kick Ass 2 » résonne encore un peu alors que commence ces nouvelles aventures... tatatinnnn
Alors que le premier était alourdi par la nécessité(?) de nous raconter les origines de Spidey, cette suite s'enfile avec plus de légèreté. Reboosté par un scénario rythmé, clair et net, malgré la présence de trois vilains (souviens-toi de l'affreux tunnel qu'était le troisième film de Raimi, je t'en supplie, souviens-toi), Webb réussit à donner une ampleur à son film, semblant entamer vraiment la saga cette fois. Pourtant, il n'a pas choisi de s'engouffrer dans le sombre qui habille les productions récentes du genre mais de se rapprocher sur bien des points des Comics.
Sauf sur un essentiel à mes yeux : Electro. Le schtroumpf noir... mais bleu... Electro sans masque...des anguilles ? Sérieux ?!?
Franchement, Jamie massacre savamment le personnage comme s'il était dans un Batman de Schumacher. Pire, il joue comme s'il avait une queue de cheval et que personne ne lui disait que c'est démodé comme délire, qu'il va passer pour un con, là où le Dane Dehaan (inconnu au bataillon) arrive à faire passer le tragique, l'effroi et la menace d'Harry Osborne avec plus de force que dans toute la trilogie de Raimi. Et je ne te parle même pas de Paul Giamatti qui fait de Alekseï Sytsevich, le Rhino, un truc de fou. Il empale tout sur son passage. Il est impressionnant et fait regretter son peu de présence à l'écran.
Reste le Tisseur. Plus humain, plus drôle. Un boute-en-train comme dans ces trucs qu'on lisait gamin et qu'on aurait tué notre mère quand elle a dit « J'ai fait de la place. J'ai bazardé tes BD ».
Et une petite larmiche vers la fin. Parce que je suis un sensible.
Des hold-up, voltiger dans la Grande Pomme, gérer sa meuf, sa tante, son adolescence et son statut de super-héros.
Toute ma jeunesse.
Et je le répète, un Rhinocéros.
Riton a claqué un 9. Moi j'ai mis 6, faut pas déconner, j'ai ma fierté. Mais si ça avait été sans le Schtroumpf, c'était 7.
Non mais.