Youth without truth
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Cynique, électrique, vulgaire, terrifiant, tapageur, The Apprentice est à l'image de son protagoniste, et sa mise en scène et sa photographie épousent ainsi son fond.
Le film d'Ali Abassi, décidément surprenant tant ses trois derniers films ne se ressemblent en rien, s'éloigne ainsi autant du biopic classique (entendre "linéaire" et psychanalytique comme le sont la plupart des œuvres du genre), du film à charge, que de la pure machine à ridiculiser Donald Trump, pour préférer s'intéresser à sa déshumanisation progressive et à la préhension sur sa vie et ses convictions d'un discours dangereux et biaisé qui petit à petit se veut performatif. Cela passe notamment par l'interprétation de ses deux comédiens principaux, Sebastian Stan évitant la pantomime grossière qui aurait pu être tentante pour préférer une appréhension subtile des traits et tics de l'ancien (?) président américain, et Jeremy Strong, méconnaissable lui aussi, livrant l'une des performances les plus marquantes de cette année de cinéma, provoquant la terreur comme la pitié.
The Apprentice se regarde donc comme un divertissement délicieux et clinquant, suivant le trajet passionnant d'un "self made man" comme l'Amérique nous en réserve tant (et dont les appétences et ambitions nous semblent bien étrangères et déconnectées vues de France) en lorgnant du côté de Martin Scorsese ou Adam McKay, autant que comme un film d'horreur tant il fait la démonstration glaçante d'une souscription nationale à des thèses nauséabondes qui n'ont autre moteur qu'un déni en bloc de la réalité (et que les récents événements politiques rendent encore plus vivaces).
Puisque la vérité est relative et constamment malléable, puisque tout s'achète, puisque rien ne vaut plus que son ambition propre, alors tout semble possible.
Le ciel est donc la seule limite.
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Créée
le 22 oct. 2024
Critique lue 13 fois
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