The Apprentice
6.9
The Apprentice

Film de Ali Abbasi (2024)

Je l’avoue, je n’avais pas non plus envie de voir The Apprentice, mais le destin n’en a pas voulu autrement lors du festival Lumière à Lyon la semaine dernière. Aux crétins aveuglés ( image mémorable tirée de Juror #2 de Clint Eastwood, où apparaissent la justice et ses balances ) qui prétendent refuser de voir le film sous prétexte qu'il s'agirait de Trump, ou à ceux qui se plaignent de la façon dont Sebastian Stan le dépeint comme « un type sympa »… Désolée, mais le gars que vous prétendez avoir été autrefois gentil, drôle et attachant était un serpent depuis le début. Tueur né autoproclamé, Trump à l’écran comme dans la vie est un psychopathe de bout en bout — un portrait que, selon moi, le film maîtrise à un point tel que même des intellectuels brillants en ont ignoré son pouvoir corrosif. Il est vrai que le film se moque également de sa base de fans et de ses sbires, qui regarderont ce film en croyant que le personnage de Donald est à la fois réaliste et héroïque… Ce que vous ne cessez de ne pas comprendre, c'est que louer des logements délabrés à New York à des loyers illégalement exorbitants, ce n’est pas acceptable. Discriminer illégalement et refuser de louer à des personnes en fonction de leur couleur ou de leur origine n'est JAMAIS acceptable. Assaillir une femme de fleurs et envahir son espace personnel n’est jamais acceptable, et prendre l’avion pour la rejoindre alors qu’elle vous a dit aimer quelqu’un d’autre est un comportement pathologique à la limite du narcissisme — vous n’êtes pas censé ressentir de l’empathie pour lui quand il glisse et tombe sur la glace ; vous auriez dû le laisser là, à pourrir… car les abus capturés dans ce film montrent à quel point ce manque d’intégrité morale est devenu beaucoup trop courant. Qu’attendez-vous d’autre : le potimarron Jack O Lantern du diable est encore une fois en tête des élections présidentielles américaines de 2024. Quant à l’incarnation de Roy Cohn, ce n’est pas lui qui est responsable du comportement de Donald. Que ce soient les papiers prénuptiaux ou les boutons de manchette en étain suspendus au-dessus du drapeau américain dans un glaçage fondant, ces scènes et cette bande sonore inoubliable m’ont empêchée de dormir la nuit. Tout le monde devrait voir ce film. Et il est, malheureusement mais sans honte, politique.

Cleo-57
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le 1 nov. 2024

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