- L'acteur de muet George Valentin vit ses dernières heures de gloire. Peppy Miller, une jeune femme éprise de lui depuis leur rencontre par hasard lors d'une bousculade à une première, devient la star montante du parlant.
Nous sommes en 2011, les salles sont prises d'assaut par des hordes de blockbusters sans âme convertis en 3D à la hâte en attendant les mastodontes tournés eux en vraie 3D (qui manqueront presque toujours d'un supplément d'âme ou de finesse).
Un irréductible français du nom de Michel Hazanavicius, à nouveau entouré de sa garde rapprochée (Jean Dujardin et Bérénice Bejo) nous convie dans un autre trip nostalgique après ses pastiches de l'espionnage des années 50/60 qui ont laissé des milliers de spectateurs hilares ... ou dubitatifs. Cette fois, il n'y aura ni couleurs ni paroles, seulement des cadrages, des costumes, des gestes et des expressions de visage d'un autre temps.
Il y a de la satisfaction d'ego derrière cette réminiscence du muet (hommage à Rudolf Valentino entre autres) et de la naissance du parlant hollywoodien, ça se ressent particulièrement chaque fois que Dujardin rit béatement à l'écran, mais cette fois ça passe mieux sans l'entendre ... Rien n'empêche cependant d'apprécier le spectacle, tout à fait charmant quand bien même il souffre de quelques longueurs, ou peut-être est-ce tout simplement l'impression anachronique d'un spectateur du début du XXIème siècle face à une dramatisation aux rouages plutôt prévisibles. Muet ne signifiant aucunement "sans musique", on a également droit à une belle orchestration, ainsi qu'un joli petit numéro de claquettes (pas du niveau de Fred Astaire et Ginger Rogers mais on s'en contentera). Le chien est adorable et arrache inévitablement des sourires. (edit 12 août 2015 : paix à son âme)
C'est incontestablement mieux que tout ce que Thomas Langmann a pu produire jusqu'ici, un joli bras d'honneur aux débauches d'effets visuels des vingt dernières années au risque de manquer un peu de substance.
Et un caméo de Malcolm McDowell, même pour une minute, ça n'a pas de prix.