The unborn artist
Ca m'embête de taper sur un premier film qui essaye de sortir du lot avec son scénario se moquant autant du milieu spéculatif de l'art que des artistes mêmes (plus gentiment certes) mais je dois...
Par
le 26 oct. 2017
2 j'aime
J'avais quelques craintes sur celui-là sachant la froideur avec laquelle j'ai récemment accueilli The Square. Parce que parler d'Art c'est souvent tenter de tenir en équilibre entre l'objectif et un subjectif par trop lourd. Ici, point de lourdeur mais une réflexion habile sur la valeur d'une œuvre, d'un artiste.
Puisqu'il s'agit bien de parler d'une artiste peu commune dans The Artist : Reborn, valeur il y a. Après une décennie passée à l'étranger, Gisèle retrouve sa Corée natale et avec elle une morne existence. L'âme artistique l'habite, contamine le reste et l'empêche d'exercer quoi que ce soit d'autre. Elle, dont l'excentricité gêne autrui, n'est regardée que sans profondeur. Ce n'est que grâce à un concours de circonstances presque magique que Gisèle va crever les cotes du milieu sur le concours de Jae-beom. Seulement voilà qu'on apprend subitement la mort de Gisèle...
Étrangement, à dire voir comme cela on ne se rend pas bien compte, mais le film est très drôle. De l'annonce du décès va alors naître une péripétie cocasse, jouant avec le spectateur sur différents tableaux ; de la comédie absurde au thriller presque inquiétant, il n'y a qu'un pas à franchir.
Nous évoquions plus haut l'idée de fixer la valeur d'une œuvre ou d'un artiste. L'histoire s'amuse véritablement sur ce point, critiquant le critique ainsi que l'aspect pecunier venant parasiter la création. De plus, cette valeur ne s'obtient que grâce au regard de quelques sommités, le public suivant l'engouement sans trop y réfléchir. Gisèle peint tout simplement sans chercher à distiller quelque contenu abscons que ce soit, et pourtant chacun y va de sa petite interprétation pour justifier son intérêt qui est pensé - faussement - comme personnel.
D'une subjectivité toute relative - les œuvres n'étant en rien extraordinaires à mon sens - l'équipe de la galerie va tenter de créer du contexte autour des œuvres de l'artiste, lui inventant une vie de tourmentes pour encore une fois justifier quelque chose ; sa légitimité à être qualifié de chef d'œuvre en l'occurrence ici.
The Artist : Reborn est un film somme toute assez sympathique aux ressorts comiques et à l'absurdité efficaces. Sans être parfait il transporte quelque chose...quelque chose que nous recevons avec clarté, un sourire aux lèvres.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes En 2017, Fosca va s'asseoir à la droite de Freud et mate encore et toujours n'importe quoi, Les meilleurs films de 2017, Vus en salle grâce à SensCritique et Le Festival du Film Coréen à Paris s'offre une fois encore les services du bon Fosca, voilà qui est bien sympa !
Créée
le 27 oct. 2017
Critique lue 326 fois
4 j'aime
D'autres avis sur The Artist - Reborn
Ca m'embête de taper sur un premier film qui essaye de sortir du lot avec son scénario se moquant autant du milieu spéculatif de l'art que des artistes mêmes (plus gentiment certes) mais je dois...
Par
le 26 oct. 2017
2 j'aime
Gisèle, artiste peintre, rentre en Corée après 10 ans passés au Danemark et se fait remarquer par Jae-Beom, un jeune propriétaire de galerie d'art aux dents longues. Très vite, la cote de ses œuvres...
Par
le 26 oct. 2017
1 j'aime
2
Festival du film coréen, Champs-Elysées, Paris. Le film vient de se finir, la présentatrice du festival annonce le réalisateur, KIM Kyoung-won apparaît sous les applaudissements, il passe entre les...
Par
le 11 févr. 2018
Du même critique
Bien malin celui qui parvient à noter sereinement ce film. Personnellement il ne m'est guère aisé de le glisser au sein d'une échelle de valeur. Dans tous les cas, une note ne pourra s'avérer...
Par
le 22 sept. 2016
193 j'aime
13
Bien que préparé à recevoir ma dose de barbaque dans le gosier sans passer par la case déglutition, je ne peux qu'être dans un tel état de dégoût et d'excitation à la fin de ce film qu'il me sera...
Par
le 21 févr. 2017
135 j'aime
23
Au commencement... Comment commencer à parler de ce film sans en révéler toute l'essence ? C'est bel et bien impossible. Le nouveau venu de chez Aronofsky n'est pas une œuvre dont nous pouvons parler...
Par
le 8 sept. 2017
84 j'aime
18