El Rata Alada

A travers sa communication quasi-parfaite, The Batman se vendait comme un blockbuster sérieux, sombre et surtout ambitieux, après avoir vu le film, il y'a une chose qu'on ne peut lui reprocher, c'est qu'il tient ses promesses et ne trompe pas son spectateur.

Le film s'ouvre sur une scène absolument fabuleuse puisque sans nous montrer le héros, on arrive a se représenter ses répercussions sur l'environnement général de la ville. Le chevalier noir n'a jamais été présenté de façon aussi terrifiante et la réalisation y est pour beaucoup, elle installe une ambiance pesante, sale et surtout grandiose. L'un des aspects qui donne à ces scènes une prestance épique et lugubre s'avère être sa géniale B.O. : si en sortant de la salle vous n'aviez pas le thème en boucle dans votre cerveau c'est que vous vous êtes tromper de salle de cinéma.

They think I am hiding in the shadows, but I am the shadows.

Ensuite, le long métrage va ouvrir deux intrigues différents (bien que connectées entre elles), l'une impliquant le Riddler joué par Paul Dano, et l'autre impliquant la mafia de Gotham. Le gros point noir du film, est qu'il s'attarde un peu trop sur cette seconde histoire. En effet, cette partie aurait pu être coupée de moitié que le film fonctionnerait tous aussi bien, voir mieux. Le fait que cette intrigue prenne plus de temps qu'elle n'aurait du, gruge si je peux dire ainsi sur celle du Riddler qui à mon goût aurait mérité plus de séquences et d'approfondissement pour comprendre le mécanisme de cet antagoniste. De plus, Paul Dano, étant un excellent acteur, méritait de pouvoir pleinement exposer son interprétation du personnage.

Néanmoins, même avec ce défaut de montage, le film arrive à captiver du début à la fin. En alternant enquête, dialogues et scènes d'action, tout le monde y trouve son compte, et c'est ce qui en fait le film Batman le plus complet.

Chaque personnage a quelque chose à raconter, et chacun d'entre eux est joué par des acteurs convaincants et investis dans leur rôle. Pattinson incarne tout aussi bien le côté dépressif que le côté justicier. Et que dire de Collin Farell avec cette prothèse juste bluffante, il arrive à donner quelques touches d'humour (sans abus) au long métrage avec son aspect manipulateur et faux naïf, ce qui offre un peu de relâchement durant ces trois heures pesantes.

Peut-être que The Batman est cette lueur d'espoir dans le monde des blockbusters où l'ambition est portée disparue...et même si ses suites ou spin-offs s'avèrent décevantes, Matt Reeves nous aura offert une belle lettre d'amour au chevalier noir et à ses fans.