Obsucrité et vengeance...

The Batman de Matt Reeves est une œuvre psychologique mêlée d’action et de suspens centré sur l’un des super-héros les plus connus et populaires de l’histoire.

This guys is crazy !

Le film nous plonge dans ce Gotham en pleine période d’élection municipale, mais toujours ronger par le crime alors que depuis deux ans sévit un justicier masqué apprécié par certains, haït par d'autres. Si on y découvre un Batman en quête de réponse et en pleins questionnement sur sa manière de faire pour éliminer la criminalité, le film réussit tout de même à éviter le récit initiatique traditionnel du personnage que l'on a eu l'habitude de nous montrer dans ses précédentes adaptations.

Ici, le film ne cherche pas à mettre en avant un super-héros réaliste qui doit se battre pour réussir sa mission. Il mise avant tout sur son intelligence et ses capacités d'enquêteur pour résoudre des crimes et ainsi faire arrêter les "méchants". On est d'abord dans un vrai film policier et dramatique. La réalisation joue beaucoup avec le côté sombre et l'obscurité de son héros, au point que même les gentils en ont peur, "c'est un monstre qui sort de l'ombre" dès lors que le bat signal est enclenché.

On assiste de même à une œuvre psychologique dans la lignée du Joker de Todd Phillips avec les pensées troublées de Batman qui répondent à la folie du Riddler. Ce sont de véritables personnages héroïques et très humains, emprunt à des luttes interne. À l'instar d'un Bruce Wayne qui tente de donner un sens à sa vie, essayant de poursuivre un héritage familiale, voulant rendre la ville de Gotham meilleure. Une lutte trop personnelle, dirigée par un côté trop sombre qui va pousser des personnes comme Edward Nashton à vouloir révéler certaines vérités.

It can be cruel, poetic or blind, but when it's denied, it's your violence you may find.

Si on peut lui trouver beaucoup de qualité, il n'en reste pas moins que The Batman souffre dans son récit et dans sa mise en scène, de cette histoire d'amour entre "le bat et le cat". D'abord, trop forcé par la réalisation un peu bancal de Matt Reeves et ses effets d'optique lors de leurs différents échanges, cette relation est surtout trop accentué par le scénario. Elle paraît peu réaliste, sortie d'un chapeau magique pour justifier certaines actions des personnages et ainsi faire avancer le récit.

Le personnage de Bruce "Batman" Wayne est ici très obscur, sombre et froid accentué par le jeu de Robert Pattinson tout en finesse et simplicité. On peut lui reprocher un jeu trop sobre, mais qui correspond pourtant au personnage. Zoë Kravitz est sûrement celle qui sort le plus du lot dans cet incroyable casting. Elle interprète avec brio une Catwoman très humaine qui accumule les drames dans sa vie. On peut également féliciter les choix osés de prendre Jeffrey Wright en James Gordon et Colin Farrell en Oz qui livrent tous les deux des visions différentes et très réussis de leur personnage.

Le film se veut avant tout une œuvre réaliste par sa mise en scène (caméra très libre mais toujours réaliste, presque pas d'effets spéciaux numériques) avec une vision assez personnelle du personnage culte de Batman. La photographie et le côté gothique ne sont pas sans rappeler les origines du super-héros. La composition musicale de Michael Giacchino est le point d'orge de The Batman, très juste, accompagnant à la perfection l'histoire.

I’m vengeance !

Matt Reeves signe une nouvelle fois un blockbuster réfléchis où l'action n'est pas la priorité, mais une partie toujours justifiée d'une histoire bien ficelée du début à la fin. Un film qui restera comme l'une des meilleures adaptations de super-héros et de Batman au cinéma même si The Dark Knight est et restera sûrement pour longtemps sa meilleure apparition au cinéma.