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Voyant les concurrents de chez MARVEL bâtir un univers cinématographique cohérent avec leur Marvel Cinematic Universe (MCU), la Warner Bros. et DC Comics confie à Zack Snyder la tâche de construire une solution identique : le DC Extended Universe (DCEU). Batman revient alors sous les traits de Ben Affleck dans Batman v Superman : Dawn of Justice de 2016, puis dans Suicide Squad la même année et Justice League en 2017, ce dernier étant commencé par Zack Snyder et terminé par Joss Whedon. Autant de films qui rencontrent des succès commerciaux acceptables, mais dont la réception critique de plus en plus négative augure mal pour l'avenir.

En parallèle, Ben Affleck est en pourparlers pour réaliser un film sur Batman. L’histoire sera basé sur une histoire originale censée se dérouler dans l'asile d'Arkham. Deathstroke incarné par Joe Manganiello et vu dans la scène post-générique de Justice League devait être le vilain du film.

Cependant, avec les échecs critique dont on a parlé plus haut, Ben Affleck déclare que son film n'a plus de script définitif et qu'il ne le réalisera pas. Il confirme toutefois qu'il participe toujours au projet, en tant qu'acteur principal et producteur.

Début 2019, après des mois de spéculations, il est annoncé que Ben Affleck n'incarnera plus Batman, que ce soit dans ce film ou dans le DCEU reculant un peu plus la production du futur film Batman.

La Warner Bros. redresse tout de même la barre grâce à Joker avec Joaquin Phoenix en 2019. Ce film à budget modéré et au ton acide coupe les ponts avec l'univers bâti par Zack Snyder. Ce qui brise le tabou d'un DCEU unique et cohérent. La Warner laisse plus de marge à ses créateurs, leur permettant même de signer des métrages classés R-Rated.

Un nouveau Batman est alors mis en route, qui doit prendre en compte les leçons de Joker. Sa création est confiée à Matt Reeves, collaborateur de J. J. Abrams.

The Batman sort finalement en 2022 et ne s’inclut pas dans le DCEU.

La musique composée par Michael Giacchino, est au cœur de l’atmosphère sombre et implacable du film. Le thème principal de Batman est basé sur une progression répétitive et lourde de quatre notes, ce thème minimaliste capture parfaitement la dualité de Batman : une présence à la fois héroïque et torturée. Contrairement aux partitions de super-héros plus classiques, ce thème dégage une introspection, symbolisant la détermination et la lutte intérieure de Bruce Wayne. En s'appuyant sur cette structure musicale simple mais puissante, Michael Giacchino ancre l’identité du personnage dans une ambiance sonore oppressante et énigmatique qui évolue au fil de l'intrigue.

L’utilisation de la chanson Something in the Way de Nirvana est un élément clé pour souligner la dimension sombre et tourmentée de Bruce Wayne. Ce morceau grunge, avec ses paroles mélancoliques et son atmosphère pesante, reflète l’état d’esprit de Bruce, marqué par la solitude, le désespoir et une quête intérieure. Le grunge, par essence rebelle et introspectif, s’infuse dans le personnage de Batman, accentuant son côté vulnérable et sa rupture avec la société. L'utilisation de cette musique contraste avec l'image traditionnelle du super-héros, renforçant l'idée d'un Batman plus torturé et en marge, en parfaite résonance avec le ton du film.

Ce Batman est en effet plus grunge, plus vulnérable et novice que ses prédécesseurs, avec une approche brute et imparfaite de son rôle de justicier. La chute en parachute, où il manque de contrôle, illustre bien son manque d'expérience et sa prise de risques impulsive. Le ton grunge se manifeste non seulement dans la bande-son, notamment avec Nirvana, mais aussi dans l'apparence et l'attitude de Bruce Wayne, plus taciturne, reclus et en marge des élites. Ce Batman est également davantage axé sur son côté détective, un aspect souvent moins exploité dans les adaptations précédentes. Il enquête méthodiquement sur les crimes, utilisant son intelligence et sa perspicacité, rappelant les origines du personnage comme « le plus grand détective du monde ». Cela en fait une incarnation plus réaliste et introspective de Batman, à la fois tourmentée et encore en pleine construction.

L'interprétation de Robert Pattinson en Chevalier Noir est profondément tourmentée, offrant une vision inédite du personnage. Pattinson incarne un Bruce Wayne reclus, marqué par une sombre introspection, presque vampirique dans sa manière de hanter Gotham comme une ombre solitaire. Son visage pâle, ses regards hantés, et son comportement distant rappellent ses rôles précédents dans des œuvres gothiques, mais ici, il canalise cette énergie pour donner vie à un Batman vulnérable, consumé par sa mission. Loin des playboys charismatiques des précédents films, Pattinson crée un héros brisé, encore en quête de sens, dont la douleur et l’obsession transparaissent dans chaque scène, renforçant l’aspect tragique du personnage.

Son adversaire, Paul Dano livre une performance glaçante en tant que Riddler, mais il est vrai que son incarnation du personnage s’éloigne du Sphinx traditionnel et emprunte certains traits du Joker. Dano incarne un Riddler psychotique, anarchique et imprévisible, dont les actions terroristes rappellent davantage l’approche chaotique du Joker que celle du maître des énigmes sophistiqué. Le personnage se positionne comme un tueur en série masqué, inspiré par des figures de David Fincher, ajoutant une dimension de terreur brute et désorganisée, plus proche de l’agent du chaos qu’incarne souvent le Joker. Bien que cette ré-interprétation rende le Riddler plus menaçant et moderne, elle en dilue l'essence classique de manipulateur intellectuel et méthodique, au profit d'un antagoniste plus explosif et imprévisible.

Quant à Colin Farrell, il est absolument méconnaissable dans le rôle du Pingouin, et sa performance vaut pour sa transformation physique. Grâce à un maquillage impressionnant et une immersion totale dans le personnage, Farrell incarne Oswald Cobblepot avec une énergie brute et mafieuse, rendant le Pingouin plus terre-à-terre et réaliste que jamais. Loin des caricatures précédentes, il le dépeint comme un gangster rusé, opportuniste et charismatique, se frayant un chemin dans le monde criminel de Gotham avec ambition. Sa présence à l’écran, bien qu’elle soit en second plan, laisse une forte impression, ajoutant de la profondeur et du réalisme à un personnage qui pourrait devenir un antagoniste central dans de futurs films (ou série).

Zoë Kravitz et Jeffrey Wright offrent des performances solides en Catwoman et James Gordon, les alliés de Batman. Zoë Kravitz incarne une Catwoman à la fois vulnérable et déterminée, dotée d’une forte complexité émotionnelle. Son lien avec Batman est empreint de tension et de complicité, apportant une dimension plus intime et humaine à l'intrigue. De son côté, Jeffrey Wright incarne un James Gordon intègre et fiable (comme à son habitude), qui fait équipe avec Batman dans un partenariat fondé sur la confiance mutuelle. Ensemble, ils forment un duo central dans l’enquête, renforçant l'aspect détective du film, tout en offrant un contrepoint moral face à la corruption omniprésente de Gotham.

Sans oublier Andy Serkis qui incarne Alfred Pennyworth au service des Wayne depuis fort longtemps. Famille Wayne qui se retrouve explorer en profondeur, ajoutant une nouvelle couche de complexité à l’histoire de Bruce et accentuant sa fragilité mentale. En découvrant que son père, autrefois perçu comme un modèle de vertu, est lié à des actes moralement douteux et des alliances avec des figures corrompues de Gotham comme Carmine Falcone, Bruce est encore plus déstabilisé. Cette révélation ébranle ses fondements et le pousse à remettre en question non seulement son héritage, mais aussi sa mission en tant que Batman. Cette trahison familiale alimente davantage son obsession et sa noirceur, rendant son combat contre le crime personnel et presque autodestructeur. Le film fait de lui un héros encore plus torturé, au bord de la folie, en quête de rédemption dans un monde qui s'effondre autour de lui.

Il est essentiel de ne pas oublier de mentionner l’importance de l’atmosphère visuelle et de la direction artistique du film. La manière dont le film capture Gotham City, avec ses paysages urbains sombres, son architecture décadente et son ambiance omniprésente de désespoir, joue un rôle crucial dans l’immersion du spectateur dans cet univers. La direction artistique contribue non seulement à l’esthétique globale, mais aussi à la tonalité du récit, renforçant le sentiment de corruption et de chaos qui imprègne chaque scène. Cette dimension visuelle, combinée à la bande-son et à l’interprétation des personnages, est fondamentale.

The Batman réinvente le personnage avec une approche audacieuse et introspective, offrant une immersion profonde dans les ténèbres de Gotham City et dans la psyché complexe de Bruce Wayne. Le film mêle habilement mystère, drame et une exploration sombre du crime et de la rédemption. Avec son univers riche en intrigues et en personnages nuancés, il réaffirme Batman comme un détective sombre et fascinant, tout en apportant une perspective rafraîchissante sur ses conflits intérieurs et ses luttes personnelles. The Batman est une expérience cinématographique mémorable et unique dans l'univers des super-héros (merci Nirvana).

StevenBen
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le 9 sept. 2024

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Steven Benard

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