The Betrayal
6.9
The Betrayal

Film de Tokuzô Tanaka (1966)

S’il est une évidence et ce dès le début de ce chambara , c’est qu’il ne dépeint pas un Japon féodal de conte de fée. Tout est traîtrise et couardise, coups fourrés et manigances. Le héros interprété par l’acteur mélodramatique par excellence, Raizô Ichikawa, taillé pour ce genre de rôle, avec son look austère et son regard de bête traquée campe ici un samouraï déchu qui après avoir endossé un crime qu’il n’a pas commis afin de sauver l’honneur de son clan, devra s’exiler et renoncer à l’amour de la fille de son chef de meute.


D’une trame somme toute assez simpliste et banale, le réalisateur Tokuzo Tanaka réussit à compiler touts les attributs du chambara dans un florilège de scènes de joute excellemment chorégraphiées. Loin des excès sanguinolents et des outrances des films de sabre d’un Kenji Misumi ou d’un Hideo Gosha, les combats sont peu violents graphiquement, il réussit tout de même un agréable spectacle, ayant l’avantage de sa courte durée, une heure trente environ et qui malgré son passage en revue de tous les pastiches du genre, se paye le luxe d’un final absolument apocalyptique dans lequel le héros se jette à l’assaut d’une horde composée d’une centaine d’épéistes enragés.


Plutôt bien réalisé et se composant de scènes à l’évidente trame dramatique, le héros qui après avoir subit devient prédateur, ne cherchant jamais à faire dans l’épate, le film aurait sans doute gagné à un plus d’épaisseur psychologique. N’étant pas Misumi ou Gosha qui veut, on assiste malgré ces quelques petites réticences à un excellent film artisanal au final époustouflant.

Créée

le 9 juil. 2018

Critique lue 191 fois

1 j'aime

Critique lue 191 fois

1

D'autres avis sur The Betrayal

The Betrayal
real_folk_blues
7

La légende du grand Judas

Ça y est j’ai encore découvert un acteur, et dans la continuité de ce que je vous ai expliqué dans ma critique sur le 13 Tueurs de Kudo, ça fait du bien de se coucher moins ignare le soir. J’ai nommé...

le 15 déc. 2012

13 j'aime

10

The Betrayal
CREAM
8

Critique de The Betrayal par CREAM

J'ai été surpris de découvrir que la fiche de The betrayal n'existait pas sur senscritique, c'est un excellent chambara qui mérite sa place au panthéon des chambaras ! Ce petit film (1H26) réalisé en...

le 12 déc. 2011

5 j'aime

The Betrayal
philippequevillart
7

La fureur du juste

S’il est une évidence et ce dès le début de ce chambara , c’est qu’il ne dépeint pas un Japon féodal de conte de fée. Tout est traîtrise et couardise, coups fourrés et manigances. Le héros interprété...

le 9 juil. 2018

1 j'aime

Du même critique

La Chienne
philippequevillart
8

L'ange et la mort

Dans La Chienne, second film parlant de Jean Renoir, c’est surtout quand les voix se taisent et que l’image reprend naturellement ses droits que le lyrisme dramatique s’impose pour offrir de grands...

le 31 janv. 2023

20 j'aime

2

Million Dollar Baby
philippequevillart
5

Un Eastwood en mode lacrymal pas franchement follichon

Il y a des films dont la seconde vision peut totalement remettre en cause la vision première que l'on s'en était faite. The Million Dollar Baby en fait partie. Et j'avoue avoir été extrêmement déçu...

le 12 juil. 2022

19 j'aime

5

L'assassin habite au 21
philippequevillart
8

Meurtre oblige

Première incursion de Clouzot dans un genre auquel il donna ses plus belles lettres de noblesse, en l’occurrence le thriller à la Hitchcock. Pour se faire il adopte un style emprunt à la Screwball...

le 21 avr. 2020

18 j'aime

8