Ce qui est bien quand on a eu envie de voir un film il y a déjà quelque temps, suite à une critique quelconque (à prendre dans un sens non-péjoratif, mon bon real-folk) et qu’on a absolument oublié pourquoi au moment où la magie des P.T.T. vous rappelle à la douce réalité en camouflant habilement sous votre paillasson bleu couvert d’un добро пожаловать des plus hospitaliers un ravissant objet dont ledit film n’est qu’un des fleurons c’est que le plaisir de la découverte n’est entaché par aucune indication de mauvais aloi.
Ce qui est embêtant quand le film commence très laborieusement comme ici, c’est qu’on se demande si tout cela est bien raisonnable et si une confiance trop aveugle n’est pas en train de nous jouer des tours.
Oui, parce que si la photographie est belle et certains cadrages très présentables, l’histoire est tout de même racontée par un charcutier manchot aidé par un monteur borgne et à l’aide de quelques zooms disgracieux du plus mauvais effet…
Les aventures de ce brave samouraï trahi par sa loyauté commencent très mal, et ça a beau durer une heure vingt-cinq, on se demande si ça va commencer un jour, ce truc,… Ce n’est pas complètement mauvais, non, juste très, très moyen et affreusement mineur, pour l’instant, rien qui ne justifie l’effort de m’être baissé pour fouiller mon palier.
Et puis à vingt minutes de la fin, on a le droit à quelque chose d’absolument fascinant qui sauve magistralement tout le reste du film et qui valide sa vision sans la moindre hésitation.
Et là, hypnotisé par ce qui se déroule sous mes yeux, j’en viens à bénir ma mémoire défaillante qui avait à l’époque bien compris que c’était ce fameux final qui justifiait de lui donner sa chance et je profite avec gourmandise du délicieux effet de surprise que je viens au passage de vous gâcher, même si tous vos efforts d’imagination ne peuvent se rapprocher de ce qui est ici proprement ahurissant.