"Je dirais pas un héros, c'est quoi un héros ? Mais de temps en temps y'a un homme qui, et c'est du Duc que je parle là, de temps en temps y'a un homme… Enfin, un homme qui est exactement à sa place, qui colle parfaitement dans le tableau comme le Duc à Los Angeles. Et même si c'est un fainéant, ce qui était le cas du Duc qui était sans doute le plus grand fainéant de tout Los Angeles, ce qui le qualifierait haut la main pour les championnats du monde de la spécialité. De temps en temps y'a un homme, de temps en temps y'a un homme… Ah, voilà que j'ai perdu le fil."

Jeff Lebowski, ou le Duc (normalement c'est le "Dude" mais vu que je ne le connais qu'en VF... NE ME TAPEZ PAS SVP) comme il aime se faire appeler, est une grosse feignasse qui passe son temps à boire et à jouer au bowling avec ses potes Walter et Donny. Jeu dont ils sont fanatiques et qui est omniprésent dans le film, surtout lors des trips complètement tordus du Duc... Un jour, il se fait passer à tabac par des inconnus parce qu'il semblerait qu’un certain Jackie Treehorn, pornographe de son état, veuille récupérer une somme d’argent que lui doit la femme de Jeff. Seulement voilà, Lebowski n’est pas marié. C’est une méprise, le Lebowski recherché est un millionnaire de Pasadena. Le Duc part alors en quête d’un dédommagement auprès de son richissime homonyme...

Tout commence donc sur un malentendu, un simple quiproquo qui va conduire le Duc et ses acolytes à "enquêter" sur la piste d'un mystérieux enlèvement où ils feront la rencontre de nombreux personnages hauts en couleurs, pour la plupart de grosses caricatures sur pattes, souvent ridicules mais dans le fond extrêmement attachants.

Ah là là, incorrigibles frères Coen, enfants terribles du cinéma qui nous pondent ici une fable burlesque aux allures de grand n'importe quoi. Sauf que chez les Coen, le grand n'importe quoi demeure suffisamment maîtrisé pour devenir un film indéniablement sans queue, mais certainement pas sans tête.
Pour preuve cette galerie de personnages tous plus truculents les uns que les autres, parfaitement pensés et complètement à propos dans cette histoire débridée.

Jeff Bridges, en glandeur qui se promène en pyjama et qui boit du Russe blanc (vodka avec du lait), crève l'écran par son charisme et sa nonchalance. John Goodman, dans le rôle de l'extravagant Walter Sobchak le retraité du Vietnam qui se croit encore à la guerre et qui pète un plomb toutes les dix minutes, est carrément exceptionnel. Il a tendance à perdre très vite son sang-froid et n'hésite pas à menacer les gens ou à faire usage d'armes diverses pour régler des situations conflictuelles. Le pauvre Donny (Steve Buscemi) se fait constamment rembarrer par Walter, à qui il coupe souvent la parole, qui lui demande tout le temps de se la fermer. Sans oublier "Jesus", ancien pédéraste qui aime à lécher sa boule de bowling et l'astiquer de manière très... suggestive. L'"Étranger" faisant office de narrateur. Les "nihilistes", un trio d'allemands complètement barge qui serait à l'origine de l'enlèvement de Bunny Lebowski, etc etc.
Bref, un casting absolument génial.

Mise en scène parfaite, et ambiance distillée à mourir de rire. La majeure partie des répliques sont juste CULTES et hilarantes. On les enchaîne à un rythme effréné. Et tout le monde en prend pour son grade. Le film va de situations cocasses en situations cocasses tout en gardant un relatif "sérieux" jusqu'au bout malgré quelques minimes baisses de régime vers la fin et un final qui peut surprendre tant il tranche radicalement avec tout le reste (encore que...). Un quart d'heure émotion que j'ai vraiment apprécié. Le scénario est réellement bon même s'il se prend pas vraiment au sérieux.

The Big Lebowski, une expérience presque sensorielle où il est difficile de ne pas établir un parallèle entre le spectateur forcément passif, et ce héros incroyablement fainéant, qui ne peut que subir les événements, donc lui aussi passif.
Cette espèce d'identification de fait, instaurée par le film, facilite l'adhésion à cette histoire pourtant invraisemblable. Dès lors, l'indifférence n'est plus permise et la mécanique burlesque s'enclenche, irrémédiablement.

J'affectionne énormément The Big Lebowski. L'ayant découvert jeune grâce à mon grand frère j'ai cependant mis beaucoup de temps avant de m'apercevoir de tout son potentiel.
Un film que je considère comme culte donc et que je recommande à tout le monde !

Et surtout change rien, Duc. Continue de te la couler douce.
Kni
10
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le 2 sept. 2013

Modifiée

le 6 sept. 2013

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Kni

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