J’avais adoré Fargo, j’ai eu beaucoup plus de mal avec la logique narrative et l’ambiance tiède de ce The Big Lebowski, jusqu'à me demander si ces deux films étaient vraiment réalisés par les mêmes frères Coen . Bien sûr, il ne m’a pas échappé que ce film est véritablement culte pour toute une génération. En ce qui me concerne, je suis complètement passé à côté, et je ne le découvre qu’aujourd’hui, avec beaucoup de perplexité.
J'aurais aimé écrire que ce film ne peut pas nous laisser indifférents, mais, finalement, je pense carrément le contraire. Soit vous y adhérer avec évidence, soit vous accueillez à vos côté une parfaite indifférence, comme un autostoppeur, seul sur le trottoir, qui voit passé des bagnoles remplies de jeunes qui s’éclatent sans vous, ou plutôt, dans ce cas précis, un chômeur qui n’a jamais trouvé sa place dans ce monde de capitaliste, et qui ignore encore qu’il pourrait être entièrement heureux et moins désabusé s’il trouvait ce qui l’intéressait vraiment.
Bon, allez j’arrête avec les métaphores débiles, je suis en retard sur toutes les critiques que je dois rédiger, donc je vais être direct : je n’ai pas aimé. Je me suis aperçu du potentiel incroyable du film, certes, c’est un spectacle absolument hors des clous, vraiment original, mais je n’ai pas été stimulé. C'est comme ça, je n'y peux rien. Toutes les sensibilités sont dans la nature. La seule chose que je peux partager, c'est mes impressions. J'ai trouvé les personnages antipathiques, je n’ai pas eu envie d’en apprendre plus sur eux, et je n’ai ressenti aucune curiosité. Je me suis fait chier comme une paire de sandales en plastique fluo.
Franchement, je ne vais même pas analyser le film, même si je sais qu’il est plus profond que je ne saurais jamais le dire… d’autres le feront mieux que moi. À l’image du personnage central, je vais être fainéant et conclure en disant que ce film n’était pas une grande éclate pour moi. Ce n'est même pas le film irrévérencieux et atypique que j'attendais. Je l’ai visionné en deux fois, parce que je voulais absolument aller au bout (oui, il est incontournable, l'appréciation est d'un autre domaine). Mais j’aurais pu remettre à jamais ce visionnage une bonne quinzaine de fois. Pire que tout, à la fin, je me suis dit : tout ça pour ça ! Quelle perte de temps !
Je ne dis pas que le film est mauvais, il est très bon, très bien réalisé, très inspiré, très novateur… je ne suis tout simplement pas le public ciblé, car je fais partie de ceux qui voient le cinéma comme une porte sur l’horizon, le rêve et l’imaginaire. The Big Lebowski est l’expression d’un morne quotidien, d’une réalité désabusée, un film aux couleurs réalistes, sans magie, et ça me déprime. Si je veux voir ce genre de spectacle, je n'ai qu'à descendre au PMU du coin, prendre une bière, et observer la morosité quelconque des passants.