Road to Nowhere!
Le passage progressif et irrémédiable, lors de la fin des années 1960 et du début de la décennie suivante, d'un clan de motards, utilisant leur engin comme la manifestation d'une utopie libertaire, à...
Par
le 20 juin 2024
38 j'aime
C’est light. Pas en terme de centimètres cubes de cylindrées bien fumantes ni de moteurs pétaradants, comparables en volume aux flatulences sous mauvais acides ruminées par Hunter.S.Thompson dans son Hell’s angels _ une comparaison sinon sortie de route car jamais ce film n’approche du cambouis ni des rouages agitant la machinerie du mythe américain qu’il examine.
Mais parlons-en du mythe...
Ok, il s’agit de replacer un certain contexte ouvrier en panne de rêves, drivés vers un imaginaire de gangs de motards dans le contexte d’une Amérique sixties puis passée en filigrane aux désillusions seventies, admettons, mais franchement, à partir du moment où les films de motards et leur iconographie virile surannée sont considérés avec indifférence par le spectateur et ce depuis l’enfance, voire comme carrément ridicules si dérapage incontrôlé, la ligne devient difficile à tenir. Il faut de la gomme et une tenue de route affirmée jusqu’à la virtuosité.
Mike Nichols n’est pas dupe de la difficulté et le signale via le personnage féminin contant l’histoire, quand elle évoque la débilité du gang des...ah, j’ai déjà oublié...et leurs règles, sauf qu’évolue parmi eux le gars dont elle est tombée amoureuse, sorte de stéréotype entre le motorcycle boy incarné par Rourke dans Rumble Fish et le héros de la série Sons of Anarchy, incarné fort à propos par Austin Butler. Mais s’il montre son intention de se jouer des codes, le réalisateur procède par touches trop impressionnistes pour dépasser son sujet, soi l’adaptation d’un livre de non-fiction seventies plutôt consensuel mou, et nous entraîne on a ride qui est loin de la tempête, mais sans pour autant développer le traitement naturaliste qui en éloigne...
Trop light donc. Mais pas désagréable, bien exécuté et joué, du moins si on ne tique pas sur le jeu de Tom Hardy un peu Brando vintage équipée sauvage, un film de bikers qui ne cherche pas son sujet, lui, mais pourtant pas meilleur non plus.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les films américains vus en 2024
Créée
le 3 juil. 2024
Critique lue 107 fois
1 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur The Bikeriders
Le passage progressif et irrémédiable, lors de la fin des années 1960 et du début de la décennie suivante, d'un clan de motards, utilisant leur engin comme la manifestation d'une utopie libertaire, à...
Par
le 20 juin 2024
38 j'aime
Réalisé par Jeff Nichols, The Bikeriders s'inspire d'un livre d’entretiens et de photos du même nom, publié en 1967 par Danny Lyon. Jeff Nichols est l'un des réalisateurs américains les plus...
Par
le 23 juin 2024
18 j'aime
11
Huit ans ! Cela faisait huit ans que l’on n’avait plus vraiment de nouvelles de Jeff Nichols, l’un des réalisateurs les plus singuliers, et par là-même les plus plus attachants du cinéma US...
Par
le 24 juin 2024
17 j'aime
7
Du même critique
Film à sketches et donc inégal, racontant les conséquences entrainées par un ticket gagnant à la loterie, le début dans les rues de Marseille situe bien le sujet et son genre d'humour noir, plutôt ...
Par
le 15 mars 2024
6 j'aime
1
La crainte du génie est le commencement du goût disait Hugo en parlant d’Eschyles et les plus cinéphiles d’entre nous connaissent ces films-mondes qu’il arrive parfois, rarement, de croiser au...
Par
le 15 juil. 2024
3 j'aime
2
La résistance s'organise Règle N°20: Ne pas toujours se fier à une bande annonce. Si comme moi après avoir visionné la bande-annonce deux-trois fois vous pensiez trouver dans ce film un ersatz...
Par
le 19 avr. 2024
3 j'aime