Un film qui m'a paru assez peu intéressant, bien qu'il se laisse suivre. Le film commence de manière assez foutraque et imbitable, où l'on ne comprend pas trop où l'on est, et où l'on aperçoit dans un effet de retournement de caméra à l'envers, la statue de la Liberté dans le ciel, en train d'être posé vraisemblablement.
J'ai d'ailleurs dans un premier temps détesté la manière de parler d'Adrien Brody, qui en faisait des caisses dans la manière de sortir ses répliques, en mode trop sûr de lui, ce qui ne me semblait pas du tout naturel. Cette impression s'est dissipé au fur et à mesure cela dit.
On suit le film, sans vraiment se poser trop de questions, et les images et les propos défilent. Seulement, avec le recul, il y a une profondeur dans l'intrigue qui m'échappe un peu, ou qui semble se cacher dans une multitude de couches narratives. À plusieurs moments, László dira qu'il travaille sur la construction d'un bowling, mais dont on ne verra jamais la couleur, ni d'où il a trouvé ce travail, ou même cette scène de masturbation franchement bizarre et glauque. On a aussi une séance d'entracte, plutôt bienvenu pour un film de 3h35, qui est incluse directement dans le film, ce que je n'ai jamais vu à ma connaissance.
Globalement, le film est assez compréhensible, mais il y a des passages assez denses, voire imbitables, où l'on ne comprend pas le contexte, ni ce qu'on fout là, mais ça passe presque crème dans la diégèse, et on continue à suivre, notamment cette construction brutaliste, bien que bizarrement, elle n'est pas tellement mise en avant, surtout en 3h35 de film. Je m'attendais tout de même à un film sur l'architecture, notamment brutaliste, qui est un courant que j'adore, mais il y a une certaine distance vis-à-vis de son sujet.
Donc là, j'arrive à la fin de la deuxième partie, et je reste assez peu convaincu de ce que j'ai vu, je trouve que le film ne dit rien de spécialement intéressant, et tout cela mène un peu nulle part.
Mais. Voilà t'y pas qu'il y a un épilogue. Et là, j'ai été sidéré, comme rarement au cinéma. J'avoue ne pas m'y attendre du tout, mais cela remet en perspective une large partie du film. Et au-delà de ce que l'on peut y apprendre, c'est surtout la manière expéditive de nous balancer ça à la gueule. Tout en finissant sur : "l'important n'est pas la destination, mais le voyage", ce qui semble assez cocasse vu qu'on pourrait ressentir justement l'inverse, avec un enchainement sur le visage de leur nièce (il me semble ?), et l'affichage du générique de fin penché, comme chez Arthur, avec la musique "One for You, One for Me" de La Bionda, une musique italienne entrainante et joyeuse, dont le contexte ne s'y prête pas du tout. Ajoutons à ça les lumières de la salle qui s'allume avant le générique, et je suis resté un peu circonspect sur mon siège.
Bref, c'est assez étrange de porter autant d'importances sur les dernières minutes d'un film qui en fait 3h35. Mais j'avoue avoir un rapport particulier avec lui. Ce n'est pas un film qui m'a spécialement passionné, sans être particulièrement inintéressant. Mais cette fin m'a fait reconsidérer tout le film, notamment ses détails un peu étranges, un peu gratuit. Il y a quelque chose de fascinant dans ce film, une aura que je n'ai pas vue souvent au cinéma, la manière dont la fin s'articule et s'enchaine m'a littéralement scotché, et a réussi à faire changer mon avis après quasiment trois heures et demie de film, moi, je trouve ça fort.
(Vu le 15 février 2025 en VOSTFR au cinéma)