The Celluloid Closet (1995) est adapté du livre éponyme de Vito Russo et révèle la façon avec laquelle Hollywood, préférant mettre sous le tapis les minorités (en l'occurrence ici, les homosexuels), cela a contraint les cinéastes à user de divers subterfuges pour ne pas se brider et aller au bout de leurs envies.
Déjouer les pièges de la censure lié au Code Hays en passant par le puritanisme de la Ligue pour la vertu, les minorités ont eu du mal à se faire une place à Hollywood et c’est à travers une rétrospective particulièrement enrichissante que l’on découvre la représentation et l’évolution des homosexuels depuis la création du 7ème Art.
The Celluloid Closet (1995) prend le pouls du cinéma américain, des années 20 aux débuts des années 90, à travers une multitude d’extraits parmi près de 120 films, pêle-mêle on pourra citer Charlot, Laurel et Hardy, Rebecca (1940), Le Faucon maltais (1941), La Corde (1948), Femmes en cage (1950), Les hommes préfèrent les blondes (1953), La Fureur de vivre (1955), Certains l'aiment chaud (1959), Ben-Hur (1959), La Rumeur (1961), Point limite zéro (1971), Cabaret (1972), Cruising (1980), Les Prédateurs (1983) ou encore Philadelphia (1993).
Le film donne la parole à des cinéastes, scénaristes, historiens, écrivains et acteurs (dont Tony Curtis, Whoopi Goldberg, Harvey Fierstein, Antonio Fargas, Tom Hanks ou encore Susan Sarandon) qui nous livrent leurs expériences et la façon avec laquelle il a fallu composer pour parvenir à déjouer les interdictions sans risquer pour autant des coupes au montage. Il y est aussi question de la différence de perception entre les représentations de l’homosexualité masculine et féminine (la seconde étant moins susceptible de choquer le public, d’égratigner l’image virile de l’homme hétéro, sans oublier qu’une scène lesbienne titille bien souvent les fantasmes de ce dernier…).
A travers ce film, il est intéressant de voir à quel point les clichés ont pu avoir la vie dure et notamment à travers la représentation des homosexuels au début du siècle dernier, trop souvent cantonnés aux rôles de “tapettes”, cette étiquette aura d’ailleurs eu pour conséquence de fortement influencer la perception des homosexuels par le grand public.
Enfin, il est intéressant de redécouvrir des grands classiques (grâce aux nombreux extraits) sous un autre angle, en n’ayant pas fait attention aux sous-texte et sous un regard nouveau, on appréhende différemment ces films et leurs subtilités.
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